Choix de produits durables et réparables, succès des brocantes et autres trocs de produits d'occasion, préférence donnée à l’achat d’un service (ex. l’autopartage ou le Vélib’) plutôt qu’à celui d’un produit (ex. une voiture ou un vélo), redécouverte des circuits courts (qui sont aussi moins chers), rejet des coûts inutiles comme du marketing gratuit qui n’améliore que l’image de la marque : la consommation de crise a un air étrange de consommation responsable… Pour preuve, un sondage Ifop publié par le JDD en début de semaine fait apparaître que les Français sont en train de changer leur mode de vie : d’abord, ils rejettent le bling-bling et 68% trouvent qu’on leur propose des produits trop sophistiqués qui ne correspondent pas vraiment à leurs besoins et attentes (voir par exemple l’échec d’Essensis de Danone et le succès des produits démarqués, souvent de qualité identique aux produits de marque) ; ensuite, 76% des Français disent privilégier des produits respectueux de l’environnement "même s’ils coûtent un peu plus cher" ; enfin, 60% préfèrent se serrer la ceinture sur la dépenses quotidiennes pour pouvoir continuer à s’offrir des loisirs, notamment chez les jeunes (80% chez les 18-24 ans). Pour Robert Rochefort, directeur du Crédoc, "c’est la fin de l’hyperconsommation", autant dire un bouleversement dans le mode de vie occidental fondé sur l’abondance et le crédit facile. Ce que confirme un récent dossier de Courrier International, judicieusement intitulé "Merci la crise !" : en Angleterre, les consommateurs ont acheté 21% de voitures en moins en décembre dernier qu’en 2007 à la même période, et bu beaucoup moins d’eau minérale, cependant que dans plusieurs villes, les demandes d’attribution de parcelles de jardins familiaux (où les particuliers peuvent cultiver leurs fruits et légumes moyennant une redevance modique) ont doublé en 2008, et que les enseignes de cordonnerie minute signalent un bond des réparations de montres et de chaussures. Et si la crise économique était l’avertissement dont nous avions besoin pour mettre en œuvre les changements capables de stopper la crise écologique ?