C’est afin de tricoter des bonnets pour son entourage, il y a quelques années, que Jérémy Emsellen est allé voir sa grande tante en maison de retraite… pour solliciter son expertise technique ! Frappé par le nombre de grands-mères qui semblaient partantes pour l’aider à confectionner ses bonnets, il a conçu le projet Golden Hook puis lancé son entreprise il y a deux ans. Ce concept innovant alliant les nouvelles technologies, le fait-main et le lien social est tout simple : Golden Hook propose aux internautes de choisir sur son site leur modèle de bonnet (4 sortes de bonnets, 3 tailles, 4 types de laine et près de 80 couleurs) ou d’écharpe (4 types de points, 25 longueurs différentes, 4 largeurs et 21 couleurs)… puis le fait réaliser par des mamies tricoteuses à qui l’entreprise offre ainsi un revenu complémentaire à leur retraite, par le biais d’une activité qu’elles pratiquent de toute façon : le crochet pour les bonnets et le tricot pour les écharpes. Un passe temps qui offre aussi un avantage relationnel, à la fois parce que les mamies peuvent se rencontrer pour discuter et échanger entre elles, et aussi parce qu’elles font ainsi œuvre utile pour autrui (les grands-mères personnalisent par ailleurs leur réalisation au moyen d’une petite étiquette qui porte leur nom et celui de la personne à qui le bonnet ou l’écharpe est destiné).
Le client peut aussi, du coup, envoyer un message de remerciement à sa tricoteuse qui n’en sera que plus fière de son travail. Ecologie oblige, Golden Hook travaille, pour ses matières premières, avec des éleveurs des Alpes du Sud dont les élevages sont composés de lapins angora, d'alpagas et de chèvres cachemire - grâce à ces troupeaux la jeune entreprise veut proposer à ses clients des fibres de qualité et d'origine française. Bilan : un modèle fait main, original, numéroté, avec brodés à l’intérieur le nom du client et celui de "sa" mamie, tout cela moyennant un délai de neuf à quinze jours et des tarifs commençant à 52 euros pour les bonnets et 56 euros pour les écharpes. Une initiative assez proche de celle de la société suisse NetGranny, qui a mis en place le même concept pour les chaussettes.
Aujourd’hui, les mamies de Golden Hook habitent en banlieue parisienne, près des locaux de l’entreprise, mais Golden Hook envisage de se développer dans d’autres grandes villes du monde, avec dans chaque grande ville une communauté de tricoteuses. Ainsi lorsqu'un New yorkais commandera son bonnet demain, il pourra choisir parmi des grand-mères proches de chez lui afin de créer une proximité entre la grand-mère et lui…