Le nouveau rapport de Greenpeace sur le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication s’intéresse à ce que les experts appellent poétiquement "cloud computing" (quelque chose comme "l’informatique dans les nuages"). Ce terme désigne la tendance pour les particuliers comme pour les entreprises à externaliser leurs ressources informatiques - les données et les applications étant stockées non plus sur le poste de travail mais sur un "nuage" (cloud) de serveurs auquel l’utilisateur accède en temps réel par une connexion Internet. Avantage : l’utilisateur a accès à des données et des logiciels de plus en plus sophistiqués (intégrant du son, de la vidéo, de la 3D, etc.) et "lourds" sans devoir nécessairement les stocker chez lui… Cette tendance est nette, popularisée par le développement rapide des "smart-phones" et autres tablettes numériques comme l’iPad d’Apple, dont l’attrait repose beaucoup sur sa capacité à lire des vidéos en streaming, à télécharger de la musique, à stocker et partager des centaines de photos sur des sites distants comme Flickr, à vérifier ses mails régulièrement, à utiliser les réseaux sociaux en ligne, etc. Mais cela demande une puissance toujours croissante du côté des serveurs et des réseaux, de sorte que selon Greenpeace le développement du "cloud computing" devrait conduire, au-delà des estimations qui existaient jusqu’ici, à un triplement des émissions de gaz à effet de serre du secteur (qui représentent déjà 2% des émissions mondiales, soit autant que l’aviation) d’ici à 2020. En effet, les consommations d’électricité requises pour alimenter les super-ordinateurs qui composent les serveurs sont importantes et augmentent avec leur puissance – et à cela s’ajoute l’énergie nécessaire pour assurer la ventilation et le refroidissement des salles, ou pour stocker de l'électricité de secours en cas de défaillance ou de coupure sur le réseau. Et l’ONG de militer pour que les géants du secteur s’engagent, non seulement à réduire leurs consommations d’énergie, mais aussi à construire leurs nouveaux serveurs et infrastructures dans des zones où il est possible d’être alimenté à 100% par des énergies renouvelables et propres… plutôt que dans des pays où leur présence accroîtrait la demande en électricité issue du charbon.