Voici un nouvel épisode de notre série "Le Salon de l'Auto vire au vert". Accusée notamment par ses détracteurs, lors du lancement de son "tampon" écologique eco² mi-2007, à la fois de créer la confusion dans l'esprit des consommateurs avec un "label" auto-proclamé, mais aussi de manquer d’ambition (deux des trois engagements pris, sur la recyclabilité et sur les émissions de CO2, correspondent à des contraintes règlementaires déjà en vigueur en Europe, pour une bonne partie des véhicules) et enfin de ne pas chercher à exporter ces standards dans les pays développés, où les réglementations sont moins exigeantes. Tout cela, dans un contexte où la marque développe des modèles "low-cost" visant les marchés gigantesques des pays en développement.
Renault n’aura pas tardé à réagir : la marque au losange vient de lancer, profitant de la caisse de résonance que représente le Mondial de l’Automobile, une nouvelle signature "Dacia eco²" dont l’objectif est d’étendre la démarche à sa marque de voitures à prix accessibles (plutôt destinées aux pays émergents), avec les mêmes critères que ceux utilisés pour Renault. Le modèle-phare de Dacia, la Logan, a été présenté dans un prototype eco² l’an dernier lors du Challenge Bibendum Michelin et cette année au Salon de l’Auto, affichant au compteur des émissions de 71g de CO2/km. Mais en pratique, à court-terme, seuls les modèles de Logan fonctionnant avec un moteur diesel pourront porter le "tampon" eco² qui exige un taux de rejets de CO2 inférieur à 140 g/km. Côté communication, en revanche, le constructeur français met les bouchées doubles, avec une importante campagne TV, un partenariat avec la jeune navigatrice britannique Ellen McArthur qui devient porte-parole de la démarche et des films courts sur l'environnement diffusés sur TF1. Et tout cela n'empêche pas Renault, engagé avec eco² à "laisser moins de traces", d'annoncer à propos de son tout récent 4x4 Koleos, qui affiche 191 g de CO2/km, qu'il ouvre de "nouvelles perspectives".