La France est le premier producteur et consommateur d’œufs en Europe, avec en moyenne 251 œufs par personne et par an (contre 174 pour les Anglais…) et environ 25% de ces œufs sont consommés sous forme d'ovoproduits (des produits dérivés de l’œuf dans lesquels ce dernier ou certains de ses éléments sont utilisés comme émulsifiant, colorant, coagulant, aromatisant, liant, etc.). Autant dire que nous consommons beaucoup plus d’œufs que nous l’imaginons, sans avoir toujours idée des conditions de production de ces œufs. Pourtant… en France, 90 % des poules sont élevées en batterie, dans des cages individuelles empilées sur plusieurs étages et rangées dans un bâtiment fermé et éclairé de manière intensive pour améliorer le rendement de la ponte. Pour ne rien arranger, ces élevages ne tiennent souvent pas compte de l’animal – les poules coincées dans leur cage deviennent agressives au point qu’on doit souvent leur couper le bec (voir notre fiche-produit sur "Les œufs"). Devant ces pratiques inacceptables, l’association internationale "Compassion in world farming", créée en 1967 par Peter Roberts, un fermier anglais horrifié par les évolutions de l’élevage industriel, a choisi de mener des campagnes pacifiques et symboliques pour "le bien-être des animaux" à l’attention du grand public. Parmi ces campagnes, le "Good Egg Awards" (La "palme" du bon œuf) est décerné aux entreprises s’engageant à se fournir exclusivement en œufs pondus par des poules élevées en plein air. Lancée en 2007, cette initiative consiste, très simplement, à honorer les entreprises engagées dans cette voie (des distributeurs comme Marks & Spencer, des entreprises de restauration collective, des administrations, etc.) pour que leur démarche de progrès soit valorisée. Parmi les gagnants des années précédentes (ceux de cette année seront annoncés dans quelques semaines, dont la version française, les Trophées des Oeufs d'Or) : Unilever, McDonald’s, Carrefour, Starbucks ou Ikea… Autant dire des "poids lourds" de l’alimentaire… ce qui autorise les organisateurs à affirmer que leur prix remet en liberté chaque année plus de 15 millions de poules !