Les déchets alimentaires représenteraient un million de tonnes par an, soit 4,5% des ordures ménagères qui peuvent être transformées en engrais mais sont généralement aujourd’hui envoyées à l’incinération ou en décharge… faute de tri. Du coup, une très faible part de ces déchets est recyclée (3% aux Etats-Unis) et leur traitement coûte de l’argent là où il pourrait au contraire générer des économies, comme le montre aux Etats-Unis l’expérience récente de TerraCycle, une start-up qui transforme les déchets en or vert ! Mais avec la crise, cette matière potentiellement précieuse est de manière croissante reconsidérée, et certaines expériences comme celle du Lycée Pierre Gilles de Gennes, à Digne-les-Bains en PACA, qui composte depuis 2006 les 100 à 150 kilos de déchets alimentaires produits quotidiennement par sa cantine (utilisant ensuite le compost ainsi produit pour fertiliser ses espaces verts), ou celle du bailleur social FSM, à Melun, qui transforme depuis 2006 ses déchets verts (fleurs, feuilles, produits de la tonte, de la taille des arbustes et de l’élagage des arbres) en compost, économisant ainsi 94% par rapport à l’achat d’engrais classique, font école. Ainsi, une autre entreprise de logement social, le Toit Angevin, vient d’instaurer en association avec la ville d’Angers le compostage collectif dans ses logements sociaux – avec pour objectif de réduire de 25% le volume des ordures domestiques des logements sociaux grâce au compostage collectif. Outre-Atlantique, à San Francisco, la crise met un coup de projecteur sur le très inspirant programme de compostage municipal dont la version pilote date de 1998 : Los Angeles, Toronto, Portland et d’autres villes ont décidé d’imiter ce programme. L’objectif de San Francisco est d’assurer le recyclage de 75% des déchets municipaux d’ici à 2010 et les déchets alimentaires pèsent un cinquième du total. Aujourd’hui, le programme représente une collecte de 300 tonnes de déchets alimentaires ou verts par jour, réalisée chez 150 000 particuliers et 2 300 restaurants et autres commerces alimentaires, tous volontaires pour participer au projet en échange d’une réduction sur leur contribution ordures ménagères (jusqu’à 25% pour les professionnels). Le compost est ensuite vendu 8 dollars par m3 aux viticulteurs de la Napa Valley toute proche… Au niveau domestique aussi, le compostage se développe : il faut dire que dans une cuisine, la part des déchets organiques – épluchures, déchets de table, gâchis, …- s’élève à 70 kilos par an et par personne, contre 360 au total. Le compostage permet de réduire sa production de déchets de cuisine de 70%, et des bacs de compostage domestique existent désormais. Intéressant, surtout pour ceux qui disposent d'un jardin et peuvent ensuite y utiliser le compost comme amendement organique… Pour en savoir plus sur le compostage, consultez notre truc vert sur la cuisine et la brochure de l’ADEME sur le sujet.