"Ce qu'on ne vous dit pas sur le fois gras" : le sous-titre de la brochure éditée pour les Fêtes par la PMAF (Protection Mondiale des Animaux de Ferme) est tout à fait explicite. L'objectif est en effet bien clair : selon l'association écologiste, tant qu'aucune d’alternative à l’alimentation forcée n'est disponible, les produits issus du gavage sont incompatibles avec le bien-être animal. Et l'association de rappeler les faits : certes, la production de foie gras exploite des particularités physiologiques liées au caractère migratoire du canard mulard et de l’oie (capacité naturelle à faire des réserves et à devenir plus gras), mais fondamentalement, pour produire ce mets des tables de Fêtes (4 Français sur 5 en consomment à Noël), on doit rendre ces palmipèdes malades en les gavant jusqu'à déclencher une grave pathologie hépathique. Pour produire du foie gras, le gavage implique de nombreuses souffrances : le procédé lui-même est assez violent (un tube, relié à une pompe, est enfoncé dans l’œsophage des volatiles et remplit directement leur estomac avec une quantité importante de purée de maïs), la ration alimentaire est multipliée par 3 pendant le gavage, la taille du foie par 10... et le taux de mortalité des palmipèdes par 10 ou 20 (1,5 millions de ces oiseaux meurent chaque année en période de gavage, juste pour la France) ! Les oiseaux souffrent de difficultés respiratoires, halètements, diarrhées - ils sont épuisés et ont des difficultés à se déplacer. En outre, ils sont maintenus durant la période de gavage dans des cages individuelles - sans pouvoir le plus souvent ni se déplacer, ni se retourner, ni battre des ailes, ni vivre avec leurs congénères, ni se baigner, ni se toiletter... Ces cages individuelles sont d'ailleurs interdites en Europe depuis le 1er janvier 2011 mais la France a décidé de n’appliquer cette mesure qu’à partir de 2016. Les institutions européennes, le Comité scientifique pour la santé et le bien-être animal (SCAHAW) tout autant que l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont reconnu que "le gavage, tel qu’il est actuellement pratiqué, porte préjudice au bien-être des oiseaux". La pratique a déjà du plomb dans l'aile : on l'a vu, les directives européennes sur les cages individuelles entrent en contradiction avec la pratique du gavage ; le foie gras est désormais interdit à la production comme à la vente en Israël et en Californie ; Coop, la première enseigne de distribution italienne a cessé de proposer du foie gras à sa clientèle, et en France l'enseigne bio Naturalia refuse d'en vendre au nom du bien-être animal ; enfin, plusieurs États européens, dont la Pologne, ont décidé de proscrire le gavage. Mais la France fait de la résistance : les députés y ont adopté début 2006 un amendement qui dispose que le foie gras “fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé”, afin de répondre à certaines critiques des instances européennes contre le “gavage”. Cet amendement précise ainsi qu’il “n’existe pas d’alternative naturelle au gavage pour produire du foie gras”. , Pendant ce temps, l'innovation vient d'ailleurs : reprenant l'appellation ironique d'une préparation proposée en substitution au foie gras par certains restaurants de Chicago, l'organisation écologiste belge Gaïa a créé le Faux Gras, une alternative au foie gras sans souffrance animale. Concrètement, ce produit végétal et bio, rehaussé de truffe et de champagne, est barré d'un picto condamnant le gavage et s'est trouvé un ambassadeur de choc : Roger Moore, le célèbre interprète de James Bond ! Porté par l'agent 007, le Faux Gras se développe : il est déjà connu d'un Belge sur trois et désormais vendu chez Carrefour, Champion, Colruyt, Cora, Delhaize, Intermarché, Match ou encore Lidl...
Pour en savoir plus, lisez notre fiche-produit sur le foie gras.