Après quelques jours d’annonces prématurées, de « fuites » et de démentis du côté du Ministère de l’Ecologie, la cacophonie médiatique vient de prendre fin : le Président de la République a donné vendredi soir un coup de frein définitif aux demandes de Jean-Louis Borloo qui militait pour l'extension rapide du système de bonus-malus écologique à une vingtaine de familles de produits et l’instauration d’une taxe pique-nique similaire à celle qui existe en Belgique afin de pousser à une consommation plus verte. Après un point avec les ministres concernés, Nicolas Sarkozy a confirmé son opposition "à la mise en place de toute nouvelle fiscalité sur des produits de grande consommation, compte tenu de la situation économique et des tensions actuelles sur le pouvoir d'achat". Parmi les opposants dont la voix aura compté dans la décision, le ministre du Budget Eric Woerth, qui tout en reconnaissant le succès du bonus-malus automobile (une augmentation des ventes de véhicules propres de plus de 50% sur les six premiers mois de 2008), faisait remarquer que cette mesure qui se voulait neutre pour le budget aura coûté près de 250 millions d'euros (avec 550 millions de bonus versés, et moins de 300 millions de malus récoltés).
Certes, les projets de Jean-Louis Borloo ne sont pas officiellement abandonnés mais simplement reportés – il reste que ce pas en arrière ne devrait pas manquer de décevoir ceux qui attendent le gouvernement au tournant sur la traduction dans les actes du Grenelle de l'environnement. D’ores et déjà, Nicolas Hulot et Corinne Lepage sont montés au créneau, dénonçant la frilosité du gouvernement et les résistances au sein même du pouvoir politique en place…