Jouer de la guitare sur la plage au soleil couchant… rien de plus romantique ! Mais si la guitare a été fabriquée à partir de bois issu du trafic illégal, la mélodie du bonheur risque de sonner un peu faux. Heureusement, Gibson, le mythique fabricant américain de guitares qui s’était déjà distingué il y a une dizaine d’années avec la première guitare "verte" du marché, a annoncé en début d’été son intention de systématiser cette fois l’utilisation de bois certifié par l’ONG Rainforest Alliance dans ses procédés de fabrication. A terme, la direction prévoit même de ne plus utiliser que du bois certifié FSC (Forest Stewardship Council) - dès que la filière d’approvisionnement aura pu être organisée. Les salariés de Gibson sont d’ailleurs déjà partis en quête de gisements capables de fournir leur production aux quatre coins du monde : Guatemala, Indonésie, Mexique, Etats-Unis et Canada. Cet engagement de Gibson fait suite à un contrôle subi par les usines de Nashville, en 2009 : réalisé par le service américain de protection de la nature, U.S. Fish & Wildlife service, il avait mis en évidence la présence dans les stocks de bois illégal, notamment du bois de rose provenant de Madagascar.
Pour mémoire, la traçabilité du bois est un véritable problème, puisque le bois d’origine illégale représenterait entre 20% et 40% du marché mondial – le trafic privant notamment les pays propriétaires de ce bois de près de 10 milliards d’euros de recettes, argent qui pourrait pourtant être très utile à ces pays pour financer leur développement. Les différentes approches de labellisation existantes (FSC, PEFC, Rainforest Alliance – voir notre guide des labels pour le contenu et les différences de ces labels) ont notamment pour objectif d’assurer une traçabilité efficace du bois et d’organiser les exploitations de manière responsable (protection des forêts primaires, plantation d’arbres en fonction des arbres coupés, protection des espèces menacées, de la biodiversité…).