Presque toutes les cartes de crédit dans le monde sont faites en PVC (Polychlorure de vinyle), un plastique controversé car sa production et son incinération en fin de vie sont particulièrement toxiques pour la santé et l’environnement, du fait de son contenu en chlore. Alors au moment où toutes les banques se lancent dans les cartes de crédit « écolo » (réduction dans des enseignes responsables, reversement d'une partie des points de fidélité à des causes vertes, etc.), est-il possible de trouver une alternative au PVC qui compose la carte-même ?
En Angleterre, l’entreprise engagée The Cooperative Bank travaille sur le sujet depuis 1997 et avait développé initialement une carte en bioplastique issu de matières premières végétales et non de la pétrochimie. Elle a finalement opté, depuis 2001 et sur l’ensemble de ses cartes, pour le PETG, un plastique polyester à la fois résistant et thermoformable, qui ne contient pas de chlore et n’en utilise pas lors de sa production ; elle a aussi travaillé sur les pigments utilisés pour teindre les cartes, en retirant certains produits chimiques douteux comme le chromate de plomb (soupçonné d’être cancérigène) ou le DEH phtalate. Aux Etats-Unis, le géant du jouet Toy R Us vient de mettre sur le marché, pour ses cartes cadeaux et de fidélité, une gamme de "cartes vertes" dont certaines sont faites en bioplastique, une autre en plastique recyclé et une autre enfin dans un matériau mystérieux appelé BioPVC : le mystère vient du fait que le fabricant de cette matière plastique, CPI Card Group, affirme que le BioPVC est fait à 99% de PVC classique, auquel un adjuvant secret confèrerait des qualités de "biodégradabilité à 99% en 9 mois à 5 ans dans un sol fertile". D'aucuns craignent que la biodégradation en question soit en fait ce que certains appellent en France de la "biofragmentation", autrement dit la dissémination du plastique toxique en micro-particules dans la nature : une idée qui fait logiquement frémir les associations écologistes…