Dans le monde, 27 pays ont déjà interdit les représentations d’animaux dans les cirques. Mais en France, le débat est loin d’être clos. Même si depuis 2015, les animaux sont reconnus comme des êtres sensibles par le Code Civil (nouvel article 515-14), de nombreux abus sont encore à déplorer, notamment dans le milieu du cirque. Ces abus inquiètent à tel point que plus de 42 villes et mairies de France ont interdit les cirques avec représentation d’animaux, afin d’éviter tout dommage. Un sondage révèle aussi que 67 % des Français demandent une réglementation qui mette fin à l'exploitation cruelle des animaux sauvages dans les cirques (source : 30 millions d’amis). Alors comment concilier éthique et cirque ?
Si le Cirque du Soleil est devenu l’un des plus célèbres exemples de cirque sans animaux, le cirque Phénix, lui, a déjà remplacé les animaux par des marionnettes depuis maintenant 16 ans.
C’est à présent au tour d’André-Joseph Bouglione, directeur du cirque éponyme, de prendre définitivement position contre l’exploitation animale dans son milieu. «Travailler avec des fauves fait partie de ma culture, de mon ADN » déclare-t-il. « Mais la perception du public a changé. Je dois réinventer mon métier ». A la suite de la publication de son livre « Contre l’exploitation animale » (Editions Sand) et épaulé de sa femme Sandrine, André-Joseph Bouglione a pour projet d’ouvrir d’ici le mois d’octobre 2018 un éco-cirque 100% humain.
Cet éco-cirque comportera également un chapiteau-éolienne, des groupes électrogènes sans émission de CO2, des costumes sans matière animale ainsi que des conteneurs recyclés permettant de transporter le matériel par voie fluviale (un mode de transport peu polluant).
Pour finir, André-Joseph Bouglione souhaite reverser une partie des bénéfices de son éco-cirque à la sauvegarde des espèces en danger d’extinction.
Le lever de rideau pour une génération de cirques 2.0 ?
Crédit dessin : Audrey Guigni