Une étude tout juste parue (réalisée par PricewaterhouseCoopers Advisory pour la FNCE – Fédération Nationale des Caisses d’Epargne et l’EFMA – European Financial management and Marketing Association) croise les visions respectives des banques et celles de leurs clients pour conclure à un paradoxe : face à l’exigence croissante des clients vis-à-vis de leurs établissements bancaires en matière de développement durable, les actions se multiplient mais les banques restent trop timorées dans la promotion et la valorisation de ces questions.
D’abord, 83% des personnes interrogées se disent de façon générale sensibles aux enjeux du développement durable et 46 % d’entre eux se disent sensibles aux initiatives environnementales et sociales de leur banque. Premier problème : la majorité des clients interrogés (68%) considère que la prise en compte des enjeux environnementaux est insuffisante dans les agences bancaires et seuls 15% des clients interrogés citent les banques comme un secteur investi dans les problématiques de développement durable (contre 35% pour l’automobile et 30% pour le bâtiment). Pourtant, plus de la moitié des banques (55%) a défini une politique d'éco-conception de ses agences, notamment pour y économiser de l’énergie, et presque la moitié des banques comptent des produits d’investissement responsables (48%) dans leur offre. Ce qui nous conduit au second problème : 45% des clients ignorent tout bonnement l’existence de ces produits… une faible performance qui s’explique entr’autres par le fait que 90% des banques ne disposent pas de force de vente dédiée à leur offre développement durable.
Et l’étude de conclure que les banques courent un risque d’image à ne pas faire reconnaître leur engagement, dans un contexte où le classement des banques plus ou moins engagées risque au fil du temps de se transformer en "un classement d’attractivité pour un pourcentage de clients sans cesse grandissant", selon Patrick Desmarès, délégué général de l’EFMA.