Les campagnes des ONG sur l’huile de palme font de plus en plus de bruit dans les médias. Pour mémoire, cet ingrédient alimentaire ultra-courant, qui n’apparaît pas toujours sur les étiquettes (et est aussi utilisé en cosmétique) est accusé de nuire à la fois à la santé et à l'environnement - puisque sa culture intensive contribue à la déforestation dans les pays producteurs comme l’Indonésie. Ainsi, WWF publie depuis 2008 un classement des acteurs du marché européen de l’huile de palme, et la dernière édition a montré que seules 10 des 59 entreprises évaluées tiennent leurs engagements à acheter et à utiliser de l’huile de palme durable. Dans ce classement paru fin 2009, on trouve parmi les leaders des entreprises comme Marks & Spencer, Migros, Findus, Unilever, Cadbury, L’Oréal ou The Body Shop – tandis que Carrefour se classe en seconde catégorie au 15e rang, et que Leclerc, Danone, Auchan, Casino ou Intermarché figurent dans le peloton de queue. De même, le dernier rapport de Greenpeace met directement en cause le groupe Nestlé, et l'ONG écologiste a également mené une campagne "coup-de-poing" (fausses publicités sur Internet, manifestations devant le siège de Nestlé, etc.) contre la marque-phare du groupe, Kit-Kat, qui vient de prendre un engagement ambitieux en matière de commerce équitable.
Une pression qui fait bouger les marques, à n’en pas douter. Ainsi, plusieurs grands industriels et distributeurs engagés sur le sujet (au sein de la Roundtable on Sustainable Palm Oil, créée en 2003) ont augmenté récemment, selon un article du Monde, leurs achats d'huile de palme certifiée "durable". C'est le cas du géant anglo-hollandais de l'alimentation Unilever, premier acheteur mondial d'huile de palme, qui s'est engagé à n’utiliser plus que de l’huile certifiée durable à horizon 2015, ou encore du groupe Carrefour. Rappelons que l'huile de palme certifiée durable, plus chère que l'huile ordinaire, ne représente pour l'instant que 5% environ de la production globale. De son côté, Findus, fabricant d'aliments surgelés (leader sur la promotion du label environnemental MSC sur la protection des espèces de poisson menacées), vient d'annoncer sa volonté de faire disparaître, courant 2010, l'huile de palme de ses gammes, au profit du colza. Et le groupe français de distribution Casino a invoqué la santé de ses clients en annonçant son intention fin mars de supprimer l'huile de palme de tous ses produits alimentaires à marque propre (soit 200 produits environ cette année et 570 produits d’ici deux à trois ans). L’enseigne remplacera l’huile de palme, selon les cas, par de l'huile de colza ou de tournesol - mais continuera en revanche à utiliser de l'huile de palme certifiée durable dans les produits non alimentaires, par exemple les cosmétiques. Et la dernière nouvelle en date est l’annonce par Nestlé, suite au rapport Greenpeace, de sa décision de se fournir à 100% en huile de palme durable à horizon 2015, en cessant notamment de travailler avec le premier fournisseur indonésien, Sinar Mas, dont les mauvaises pratiques sont montrées du doigt par l'ONG.
Pour en savoir plus, voir notre fiche-produit sur l'huile de palme.