L’Union Européenne veut étendre l’éco-label européen au-delà des 3000 produits actuellement concernés, dont les détergents, le papier, les peintures, l’hôtellerie ou les chaussures (voir notre rapport tout juste paru sur les chiffres de la consommation responsable 2008) : concrètement, le logo à la fleur pourrait demain être apposé sur des catégories de produits jusqu’ici non-concernées, dont les produits alimentaires transformés, selon un article récent d’EurActiv.com. Rappelons que ce label officiel a été créé par la Commission européenne en 1992 : il garantit à la fois des impacts environnementaux réduits sur l'ensemble du cycle de vie des produits (matières premières, production, utilisation, fin de vie) et un niveau de performance comparable à celui de produits équivalents. L’éco-label a également été conçu pour être progressif : les critères sont élaborés de manière à ce que 30% des produits sur le marché puissent y répondre sans adaptation, en sachant que les révisions régulières tous les 3 ans doivent ensuite permettre de rendre les référentiels plus exigeants et de faire progresser l'ensemble du marché. Mais l’éco-label européen souffre encore d'un développement insuffisant puisqu'il n'est pas assez connu des consommateurs, notamment en France : il n’est connu aujourd’hui que par 15% des Français, contre 25% pour son équivalent français, NF Environnement, dont le périmètre est complémentaire. En outre, certains référentiels comptent peu ou pas de produits labellisés (par exemple, en France, on ne trouve pas de matelas éco-labellisés et une seule marque alternative de chaussures éco-labellisées).
L’objectif pour l’UE est donc, en développant la visibilité du label transversalement sur un nombre croissant de catégories-produits, d’en renforcer la notoriété et de l’imposer comme "la" référence, dans un contexte où les labels sectoriels se multiplient (voir notre guide des labels élaboré avec le soutien de l’ADEME). Les produits agro-alimentaires, qui devaient initialement être exclus du dispositif, y seront finalement intégrés, avec une approche prenant en compte l’impact écologique de leur production, mais aussi celui de leur transport – la Commission devrait même étudier la possibilité de n’accorder l’éco-label qu’aux produits biologiques, histoire de ne pas ajouter à la confusion des consommateurs.