Désormais, c’est au cœur de l’été que le phénomène survient, en pleines vacances, au risque de passer totalement inaperçu. Et pourtant, le « Jour du Dépassement Planétaire » est révélateur de l’accélération de notre consommation et de ses impacts. Cette année, il tombe ce mardi 19 août, soit un jour plus tôt qu’en 2013 : en huit mois seulement, l’humanité a cette année encore consommé la totalité de son « budget écologique » annuel, et dépassé la capacité de la planète à renouveler les ressources consommées en un an. Pour finir l’année 2014 et satisfaire nos besoins de consommation, nous n’aurons pas d’autre choix que de puiser dans les stocks de ressources naturelles au-delà du « quota » dont nous aurions dû nous satisfaire pour ne pas entamer notre « capital terre » et vivre, simplement, des intérêts de ce capital. Autrement dit : notre surconsommation nous fait vivre au-dessus de nos moyens et grossit notre « dette écologique » pour les années suivantes, et les générations futures ! Selon les données recensées par le Global Footprint Network, une organisation internationale de recherche environnementale, le seuil critique a été dépassé au milieu des années 1970, époque à laquelle nous sommes entrés en situation de dette écologique ; et si la tendance actuelle persiste, nous aurions besoin de deux planètes d’ici 2050 pour faire face à nos besoins annuels. Le plus inquiétant, c’est que l’épuisement des ressources naturelles s’accélère : en 2005, le jour du dépassement global tombait le 20 octobre et, en 2000, le 1er novembre. Là où l’humanité utilisait un peu plus de la moitié des ressources naturelles disponibles au début des années 1960, elle dépasse aujourd’hui de plus de 50% la capacité planétaire (il faudrait donc déjà 1,5 planètes pour répondre aux besoins de l’humanité).
Et d’ores et déjà 86 % de la population mondiale vit dans des pays qui demandent plus à la nature que ce que leurs propres écosystèmes peuvent renouveler.
Pour Diane Simiu, Directrice des Programmes de Conservation du WWF France, "même si les chiffres montrent clairement que la demande en ressources de l'humanité dépasse la capacité de notre planète à les produire, nous pouvons encore prendre des mesures audacieuses et construire un avenir prospère, fondé sur l'utilisation durable des ressources. Mais il faut agir dès maintenant." Et l’ONG environnementale de rappeler dans son communiqué que de nombreuses solutions sont disponibles et permettent de s’attaquer au problème : passer massivement à l’énergie renouvelable, opter pour des régimes alimentaires moins riches en viande, viser une économie circulaire sur la base du recyclage et de la réutilisation, repenser l’urbanisme, la mobilité et la fiscalité, privilégier les produits éco-labellisés, etc.