Après la brochure "Et ta mer, t'y penses ?" publiée par Greenpeace en juin 2006, c'est au tour de l'association écologiste WWF France de publier son guide d'achat « Pour une consommation responsable des produits de la mer », en partenariat avec la marque Iglo. Objectif : nous faire oublier un peu, malgré les Fêtes, les traditionnels saumons, thons ou cabillauds (qui font partie des espèces les plus consommées… et les plus menacées) pour nous suggérer d'autres poissons à acheter sans mettre en péril la planète ! Ce dépliant classe en effet poissons et autres produits de la mer (coquillages et crustacés) en trois catégories : ceux à privilégier, ceux à consommer avec modération et ceux à éviter carrément. Si la classification est parfois simple – ainsi le thon rouge, victime de la mode et des sushis est à éviter -, elle se complexifie lorsqu’il s’agit de veiller à la provenance du produit : ainsi le cabillaud et le bar de chalut de l’Atlantique nord sont dans la catégorie «à éviter», mais il n'en va pas de même pour le cabillaud du Pacifique et le bar de ligne. Idem pour la nature du poisson (sauvage ou d’élevage), souvent trompeuse puisque le poisson d’élevage n’est pas toujours à privilégier : en effet, les principaux poissons d’élevage en France – saumon, bar, dorade… - sont carnivores, de sorte qu'il faut souvent pêcher quatre kilos d'autres espèces pour produire un seul kilo de poisson.
Le système de la liste a néanmoins ses limites et certains se plaignent des simplifications qu’elle implique… Mais cette initiative demeure significative et elle s’inscrit dans une tendance plus générale de prise de conscience du problème par la profession et les consommateurs. Le Comité des Pêches a même annoncé récemment le lancement d’une démarche vers l’écocertification, en partenariat avec le Centre de la Mer Nausicaa et l’établissement public Ofimer. Il existe bien un label chargé de vérifier le respect des critères de pêche durable, le MSC (Marine Stewardship Council), mais celui-ci ne s’applique encore à aucune pêcherie française. Conscientes du rôle qu’une telle certification pourrait avoir sur le marché, cinq d'entre elles sont désormais candidates. Hugues Autret, responsable de la candidature de la langoustine du golfe de Gascogne, a ainsi déclaré à Libération : "depuis cinq ans, nous avons amélioré nos pratiques, notamment l’art du chalut. Cette labellisation est un but, car le consommateur est de plus en plus sensible."