La marque américaine de bouteilles réutilisables de sport Nalgene a connu ces derniers temps quelques mésaventures liées à son utilisation de polycarbonate pour la fabrication desdites bouteilles – un plastique translucide et rigide également utilisé pour la plupart des biberons et certaines tasses pour bébé, mais dont le constituant de base est le bisphénol-A, un produit chimique soupçonné de perturber le système hormonal et la manière dont les hormones guident le développement fœtal. Evidemment, la controverse est liée à la possibilité que ce produit "migre" dans certaines conditions (notamment avec le temps, lorsque le plastique s’endommage ou au fil des passages au lave-vaisselle) et se retrouve dans les liquides que la bouteille est censée contenir - une possibilité que le lobby de ses fabricants et utilisateurs dément sans surprise dans une campagne de lobbying bien orchestrée. Dans le cas de Nalgene, l’avertissement est venu de quelques consommateurs inquiets mais aussi de distributeurs comme l’enseigne canadienne engagée Mountain Equipment Co-op (MEC), leader sur le marché des produits de plein air, qui a décidé en décembre dernier, après deux ans de réflexion, de retirer les bouteilles Nalgene de ses rayons, poussant les amateurs de plein air à revenir à la bonne vieille gourde en inox. Nalgene, qui communique par ailleurs sur les qualités environnementales de ses produits (entr’autres via sa campagne en commun avec Brita) a réagi assez vite et, sans avoir hélas pour le moment décidé de bannir le polycarbonate de ses produits, vient de lancer une gamme complète de bouteilles en polypropylène (PEHD et PEBD), qui présente le double avantage de ne contenir aucun additif problématique et d’être recyclable. Précisons enfin que pour les biberons, bien que Nalgene n’en fabrique pas, le mieux pour éviter tout risque lié au Bisphénol-A reste encore le verre incassable (plus courant que des plastiques opaques non-toxiques comme le polypropylène ou le polyéthylène), selon les experts…