Alors que se profile à l’horizon la perspective des repas de Fêtes, le moment est bienvenu pour découvrir les poissons et autres crevettes issus d’élevage biologique, qui font progressivement leur apparition sur les étals de nos poissonniers. Les poissons d’élevage sont en effet une alternative responsable à leurs collègues sauvages qui se raréfient à cause de la surpêche (et sont souvent chargés en produits toxiques, pour les poissons gras)… Rappelons que sur la consommation annuelle en France, un tiers seulement du poisson est issu de la pêche fraîche, et près de la moitié provient de l’aquaculture. Sur certaines espèces, le phénomène est encore plus marqué : 95% du saumon consommé aujourd’hui en France est issu de l'aquaculture. Mais l'aquaculture n’est pas la panacée : souvent fondée sur le modèle industriel et productiviste de l’agriculture, elle utilise comme elle de nombreux produits chimiques (antibiotiques et désinfectants, utilisés pour prévenir l’apparition de maladies, d’algues, de bactéries et de parasites), génère autant de problèmes environnementaux et sanitaires, et subissant en retour la pollution des eaux à laquelle elle contribue.
Quelle alternative alors ? L’aquaculture peut être certifiée biologique en France depuis 2000, et ainsi porter le label AB . Les garanties portent sur le respect de l’environnement, le respect du bien-être animal, et le respect du consommateur (interdiction des farines d'animaux terrestres et des végétaux génétiquement modifiés, remplacés par des végétaux bio, des vitamines, des minéraux et surtout des farines de poisson ; densités maximales d’élevage ; qualité des eaux, etc). En France, seuls quelques rares pisciculteurs se sont lancés dans l’aventure, comme Provence Aquaculture qui produit depuis 2002 des poissons "certifiés bio" de Méditerranée (daurades royales et autres loups élevés dans de grands filets en pleine mer, dans les calanques des îles du Frioul, à l’attention de la grande distribution locale le plus souvent) . Mais les temps changent, les intervenants se multiplient et les poissons bio présents sur les étals ne se limitent plus au saumon fumé ou frais : ainsi, la marque OSO, pionnière de la production de Gambas bio de Madagascar, propose-t-elle désormais, dans un nombre croissant de poissonneries comme Paris Pêche (rue d'Aligre, Paris 12e), des bars et dorades royales bio élevées en Méditerranée, dans le Golfe de Corinthe. Pensez à les demander à vos commerçants préférés à l’approche de Noël !