Dans un contexte où le barbecue au charbon de bois, pourtant prisé des puristes, n’avait déjà pas très bonne presse dans les milieux "verts" (pour cause d’émissions de gaz à effet de serre mais aussi de fines particules toxiques, sans compter les additifs chimiques des produits d’aide à l’allumage - voir notre Truc Vert sur le Barbecue), un article du Figaro met le feu aux poudres : à l’heure des grillades et des merguez de l’été, l’article révèle en effet qu’un quart de la production française de charbon de bois alimentaire proviendrait de traverses de voies ferrées reconverties, selon l’association Robin des bois, spécialisée dans la protection de l'homme et de l'environnement.
Le problème, c'est que ces traverses en vieux bois ont été traitée à la créosote, un mélange d'hydrocarbures utile pour protéger le bois de la pluie et des parasites… mais par ailleurs toxique et probablement cancérigène pour l'homme, au point que les traverses sont considérées comme des "déchets dangereux" depuis 2003. Chaque année, 18 000 tonnes de traverses (sur les 800.000 tonnes retirées de la circulation) seraient ainsi reconverties en charbon de bois alimentaire, certes avec un procédé de thermolyse sensé faire disparaître le produit de traitement toxique. Sauf que les associations comme Robin des Bois estiment qu’il en reste des particules sur le produit fini, et que de surcroît cette information échappe aux consommateurs puisque les sacs de charbon destinés aux barbecues ne comportent pas mention de la provenance ! Robins des bois demande donc à la fois que l'origine précise du charbon issu des traverses de chemin de fer soit mentionnée sur les emballages, et que l'autorisation de fabriquer du combustible à partir de ce bois toxique soit suspendue. En attendant, conclut Le Figaro, autant jouer la prudence : selon le Pr Guillaume Cadiot, secrétaire général de la Société nationale française de gastro-entérologie, "la créosote est connue comme cancérigène. La première réaction est donc la méfiance. Il convient de l'éviter".