Les perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques soupçonnées d’altérer le système endocrinien, sont une fois de plus dans le collimateur des ONG. Générations Futures, qui alerte depuis plusieurs années sur les dangers des perturbateurs endocriniens, vient de dévoiler les résultats d’une nouvelle enquête dont les résultats vont vous surprendre. L’ONG a cette fois-ci analysé les cheveux de sept personnalités du monde de l’écologie pour mesurer leur exposition aux substances chimiques suspectées ou avérées perturbatrices du système endocrinien. Isabelle Autissier, Delphine Batho, Yann-Arthus Bertrand, José Bové, Nicolas Hulot, Yannick Jadot et Marie-Monique Robin ont répondu présent.e.s. Un laboratoire a ainsi recherché dans leurs cheveux la présentation d’environ 200 perturbateurs endocriniens, à savoir environ 150 pesticides et métabolites de pesticides (produits utilisés en agriculture et dans la maison pour se débarrasser de la faune ou la flore « nuisibles » ou « indésirables »), 3 bisphénols (plastifiant connu pour entrer dans la composition du polycarbonate – plastique dur), 13 phtalates et métabolites de phtalates (plastifiants des matières plastiques pour les rendre souples) et 32 congénères de PCBs (massivement utilisés dans les transformateurs électriques ou comme fluide caloporteur par exemple. Interdits de fabrication depuis 1987). Résultats ? 100% de ces sept personnalités ont dans le corps chacune des familles de produits analysés. Face à ces résultats, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures explique : « Les cheveux des personnalités testées renferment tous un cocktail important de nombreux perturbateurs endocriniens (de 36 à 68 par personne) bien que seulement 4 familles de substances chimiques aient été recherchées. Et ces cocktails posent un problème la question de l’impact sur la santé de ce mélange. » Et de souligner : « Ce rapport pointe plus que jamais la nécessité de retirer de notre environnement les substances perturbateurs endocriniens. Seule une définition réellement protectrice des perturbateurs endocriniens devant être exclus du marché dans le cadre européen sera à même d’assurer la protection des populations des PE dangereux. » Cette question va justement faire l’objet d’un nouveau vote à la Commission Européenne dans quelques jours. Pour Nicolas Hulot, l’un des sept « cobayes », l’enjeu posé par les perturbateurs endocriniens est de taille : « Le XXe siècle a été le siècle de l’hygiène bactériologique, le XXIe siècle doit devenir le siècle de l’hygiène chimique. »
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