Mis en place de manière expérimentale depuis 2001 au Japon, le concept du "Recyclage Tous-Produits" de l'enseigne japonaise Uniqlo vient d'être étendu à l'Hexagone. Désormais, il sera possible en France de ramener ses vêtements griffés Uniqlo dans les boutiques de la marque nipponne - vêtements qui se verront par la suite redistribués aux personnes défavorisées... Depuis son installation parisienne au coeur du quartier de l'Opéra, Uniqlo attendait d'avoir une clientèle conséquente et fidèle pour développer sa fibre altruiste sur le territoire français. C'est désormais chose faite,semble-t-il, puisque la marque vient d'introduire l'opération dans toutes ses boutiques : plutôt que de laisser ses jeans, polaires, vestes et autres manteaux passés de mode encombrer placards ou d’attendre qu’une bonne âme ne se décide à les emmener chez Emmaüs, il suffira donc désormais de les emporter avec soi à l'occasion d’une séance shopping chez Uniqlo et de les laisser sur place. Que deviendront-ils ? Au Japon, les vêtements sont redistribués dans les divers camps de réfugiés politiques ou domestiques dans douze pays du monde (Afrique et Asie) et en Géorgie, tandis qu'en France ils seront triés et redistribués via le Samu Social. Assumer soi-même la fin de vie de ses produits : une façon intelligente et responsable de compenser les effets d'une activité principalement fondée sur la fast-fashion, qui consiste quand même à faire acheter aux consommatrices le plus de vêtements possible à bas prix, au fil des modes et des saisons. Autrement dit, il était grand temps qu'une enseigne ayant pignon sur rue s'engage dans ce sens. A signaler aussi : la maison-mère d'Uniqlo (qui possède aussi la marque Princesse Tam-Tam) a ouvert en septembre une filiale au Bangladesh créée en association avec la Grameen Bank, spécialiste du micro-crédit. La mission de la filiale sera de développer une activité textile tout en contribuant à la lutte contre la pauvreté, à l’amélioration des conditions d’hygiène et en favorisant la diffusion de l’enseignement. L'objectif de création d’emplois est fixé à 1500 sur trois ans. Rappelons que le Bangladesh est l’un des pays les plus pauvres de la planète (avec 41,3% de la population en dessous du seuil de pauvreté d'un dollar par jour), tandis que la filière du textile-habillement est prédominante dans l'économie locale (78 % des exportations et 13,8 % du PIB).