Diviser par deux notre consommation de viande pour lutter contre un certain nombre de risques de santé publique et limiter l’impact de notre alimentation sur l’environnement, c’est ce que conseille Terra Nova, think tank indépendant, dans son rapport publié le 23 novembre 2017. Des recommandations sanitaires et environnementales fortes, qui s’inscrivent dans les pas de celles de grandes institutions comme l’Organisation Mondiale de la Santé ou l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Notre consommation de viande se répercute également sur l’environnement, puisque sa production émet plus de gaz à effet de serre que les transports. Sans compter que, selon la FAO, 70% des surfaces cultivées dans le monde sont dédiées uniquement à l’alimentation des bétails.
Malgré ces éléments alarmants, la proposition de loi de Nicolas Hulot d’introduire un repas sans viande une fois par semaine dans les cantines scolaires a été rejetée à l’Assemblée Nationale le 27 mai dernier. Selon Greenpeace, près de 70% des élèves français se verraient servir un repas à base de viande ou de poisson tous les jours à la cantine. Seulement 10% auraient accès à un repas végétarien au moins une fois par semaine.
Mais la bonne nouvelle est qu’un nombre croissant de cantines scolaires décident de manière volontaire de proposer des repas végétariens. Ainsi, Lille, Limoges ou Grenoble servent des repas végétariens au moins une fois par semaine. Pessac, Bruges ou Blanquefort, dans la métropole de Bordeaux, offrent la possibilité aux parents de choisir une option sans viande pour l’ensemble des repas de leurs enfants. Bois-Colombes ou Issy-les-Moulineaux, en région parisienne, ont opté pour un repas non carné une à deux fois par mois. La Ville de Paris s’est également fixé l’objectif de proposer d’ici 2020 un repas végétarien par semaine dans les écoles de la municipalité.
Ces repas, élaborés par des diététiciens, ne coûtent pas plus cher, au contraire. A Grenoble, les repas non carnés, moins coûteux à produire, permettent de faire appel à des produits de meilleure qualité, en partie biologiques et locaux. Une équation doublement gagnante, pour des enjeux à la fois environnementaux et sanitaires.