Aujourd’hui, 75% du chocolat disponible dans le monde provient de trois multinationales, à savoir Barry Callbaut, Cargill et Olam International qui à elles seules dominent 70 à 80% du marché mondial de la production.
Derrière cette filière sucrée se cachent d’importants impacts environnementaux et sociaux : déforestation, travail des enfants et insécurité alimentaire sont ainsi les trois principaux impacts que la filière du cacao-chocolat engendre sur l’environnement, les petits producteurs et leurs familles.
Selon une étude réalisée par Basic (Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne), qui a permis de calculer les coût sociétaux* de la filière cacao-chocolat conventionnelle : pour un euro de valeur créée, la filière génère 77 centimes de coûts sociétaux en Côte d’Ivoire (plus gros producteur de cacao mondial) et 37 centimes de coûts au Pérou.
Eric et Christoph, après avoir travaillé dans le secteur du chocolat issu du commerce équitable pendant des années, ont décidé qu’ils pouvaient faire d’avantage pour les producteurs. C’est ainsi qu’ils fondent Choba Choba, une marque de chocolat dont l’objectif est de redonner le pouvoir aux producteurs et d’inverser le rapport de force dans le commerce du cacao. Désormais, 36 familles de la région de l’Alto Huayabamba en Amazonie péruvienne prennent directement part aux décisions et aux bénéfices de l’entreprise, faisant de Choba Choba la première marque de chocolat suisse dont les producteurs de cacao sont actionnaires. D’ici 2020, l’objectif est que ceux-ci soient détenteurs d’1/3 du capital. Au-delà du partage des bénéfices, 5% des ventes réalisées est reversé à un fond, puis transféré à Pucallpillo et Santa Rosa (les deux villages de producteurs) qui décident seuls de leur utilisation : paiements aux familles, financement de projets ou accès à une part plus importante du capital de leur entreprise.
Ces « rebelles du chocolat », comme ils aiment à se définir, vont encore plus loin dans l’appropriation de la marque aux producteurs, en signant leurs créations par les noms des productrices (et actionnaires !) péruviennes : Juveli, Rosario, Pasiona, Laura, Mirna, Nancy ; Rencontrez les par ici !
*Les coûts sociétaux peuvent être définis comme « l’ensemble des pertes et dépenses, directes et indirectes, présentes et futures, qui sont supportées par des tiers ou la collectivité dans son ensemble du fait des impacts sociaux, sanitaires et environnementaux des modes de production et de consommation ».