A quelques semaines d'Halloween, le premier fabricant américain de barres chocolatées, Hershey (détenteur notamment des marques Hershey's, mais aussi Reese's ou Kit-Kat aux USA), vient d'annoncer que 100% de son cacao sera certifié en 2020 selon les "plus hauts standards internationaux reconnus" sur les questions sociales, environnementales et sur les pratiques agricoles. A court terme, Hershey devrait déjà appliquer à plusieurs de ses marques-phares "maison", comme Bliss ou Scharffen Berger, un engagement d'achat de cacao 100% certifié par le label Rainforest Alliance (l'une des marques rachetées par l'entreprise, Dagoba, est spécialisée sur le cacao biologique et certifié). Rappelons que le cacao certifié représente aujourd'hui moins de 5% de la production mondiale : en tant que leader américain du chocolat (avec près de la moitié du marché outre-Atlantique), Hershey attire l'attention et les ONG lui demandent d'utiliser son poids pour faire changer le secteur, notamment en Afrique de l'Ouest, une région qui produit 70% du cacao mondial. Il faut dire que d'autres entreprises du secteur, comme Mars ou Kit-Kat (en Angleterre), se sont déjà engagées depuis plusieurs années à faire basculer leurs approvisionnements vers du cacao plus responsable. Ainsi la campagne Raise the Bar Hershey, coordonnée par une coalition d'ONG dont Global Exchange et Green America, milite activement depuis plusieurs mois pour que l'entreprise s'engage sur la voie d'un commerce plus équitable.
Hershey, qui a développé un site Internet dédié à son engagement, a également fait savoir qu'elle allait renforcer ses programmes d'éducation visant à contribuer à l'élimination du travail des enfants dans les plantations de cacao en Afrique de l'Ouest, et s'est aussi engagée à étendre dans cette région son programme CocoaLink, initialement lancé au Ghana. Développé avec la World Cocoa Foundation (WCF), ce programme a pour objectif est d'équiper les petits producteurs en téléphones mobile low-cost de manière à leur donner accès à des messages pratiques sur la météo, l'optimisation de leur exploitation ou encore la santé de leur famille. Au Ghana, plus des deux tiers des producteurs sont désormais équipés.