On le sait désormais : les îles exotiques sont les premiers territoires menacés par la montée des eaux et le changement climatique… auquel elles contribuent, indirectement, en attirant des foules de touristes se déplaçant en avion ! Ainsi, Mohamed Nasheed, le nouveau Président de l’archipel des Maldives, au cœur de l’Océan Indien, a pris l’engagement l’an dernier de rendre l’île neutre en carbone d’ici à 2020 et de prélever désormais une "taxe carbone" de 3 dollars par jour et par touriste, pour financer la protection des récifs coralliens et des mangroves, mais aussi l’achat de terrains en Inde ou en Australie – destinées à accueillir la population si elle devait un jour quitter ses terres envahies par les eaux.
A l’occasion de la semaine du développement durable, c’est au tour de l’Ile Maurice, première destination touristique de l’Océan Indien, de présenter son programme "Maurice, Ile Durable" (MID), mis en place depuis près de deux ans par le Premier Ministre Mauricien et son conseiller Joël de Rosnay (ancien conseiller à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris). Afin de soutenir ce programme environnemental à long terme, dont l'objectif est de protéger la diversité de l’écosystème local et de favoriser un développement écologique de l’île, les autorités Mauriciennes ont même créé un fonds MID dédié au financement des actions. L’enjeu pour l’Ile Maurice est notamment de diminuer sa dépendance au pétrole pour atteindre 65% d’autonomie énergétique d’ici à 2028. Petite par sa taille mais grande par ses ressources naturelles, l’île dispose de nombreuses sources d’énergie renouvelable exploitable telles que le soleil, le vent, les vagues, l’hydrothermie, la géothermie ou encore la biomasse - par exemple en utilisant les résidus de la culture de la canne à sucre (première production agricole de l'île) comme combustibles pour produire de l’électricité dans les centrales thermiques. Autre initiative : les particuliers et entreprises sont encouragés à s’équiper en panneaux solaires, en récupérateurs d’eau ainsi qu’à recycler leurs déchets et à adopter une utilisation raisonnée de l’énergie, tandis que les opérateurs de loisirs touristiques sont tenus d’arroser les terrains de golf et les jardins des hôtels avec l’eau de pluie récupérée et de privilégier l’énergie solaire pour chauffer l’eau.