Puisque nous allons bientôt manquer d’énergie fossile, il nous faut chercher des énergies nouvelles, abondantes et non-polluantes… Et des solutions émergent qui n’ont pas grand chose à avoir avec le solaire ou l’éolien : pourquoi ne pas créer une boucle vertueuse en récupérant, pour la réutiliser, l’énergie déjà "incorporée" aux objets de notre quotidien ? Ce recyclage de l’énergie est simple à comprendre. Premier exemple : une entreprise anglaise, Highway Energy Systems, propose de transformer les parkings de supermarché en mini-centrales électriques.
Comment ? Fonctionnant un peu comme le dance-floor écologique, le système convertit en énergie la pression exercée par les véhicules sur des plateaux incrustés dans le sol, lors de leurs trajets à la recherche d’une place, et cette énergie est utilisée pour l’éclairage ou les caisses du magasin (naturellement tout cela fonctionne de manière insensible pour les conducteurs). Déjà utilisé pour faire fonctionner des feux tricolores, ce système est désormais en place sur un premier parking inauguré début juin devant le tout nouveau supermarché "vert" de l’enseigne Sainsbury’s à Gloucester, en Angleterre : des débuts plutôt prometteurs, puisqu’il génère 30 kwh par heure (l’équivalent de la consommation électrique d’un foyer français en 3 jours), largement de quoi par exemple couvrir la consommation des caisses enregistreuses du magasin.
Dans le même esprit, certains ingénieurs de chez Nokia travaillent à récupérer les ondes électromagnétiques et autres radiofréquences qui transportent de micro-quantités d'électricité un peu partout dans les airs autour de nous (du fait notamment de l’utilisateur des téléphones mobiles et des antennes GSM)… pour recharger les téléphones portables à l’insu ou presque de leurs utilisateurs se promenant dans les rues. La technique est déjà utilisée pour alimenter certains portiques anti-vol des magasins, mais pour recharger un téléphone, il faudra à la fois faire des appareils moins gourmands, et réussir à capter dix fois plus d’électricité qu’on y parvient aujourd’hui, soit 50 miliwatts. L’horizon annoncé par les chercheurs pour atteindre cet objectif est proche (2014, soit dans 5 ans) mais l’histoire ne dit pas si, du coup, ce recyclage réduira la pollution électromagnétique de notre environnement.