Depuis 2012, la Fondation du patrimoine et Ceva Santé Animale récompensent les actions de préservation et de valorisation de races locales agricoles à faible effectif – bovins, caprins, ovins, porcs, volailles, équidés - grâce au « Prix national de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale ». En cinq ans, ce concours a permis de découvrir plus de 170 initiatives régionales et de récompenser 16 éleveurs. Pour ce faire, le jury se base sur plusieurs critères : dimension économique du projet, impact social et environnemental sur le territoire et actions de sensibilisation et de communication autour de la race à préserver. Pour l’édition 2017, l’association Pas Bête la fête a été lauréate de la catégorie « Grand prix d’honneur », avec une dotation de 25 000€ pour avoir organisé la « fête de la vache nantaise et des races locales», un événement qui a lieu tous les quatre ans. L’association Sasi Ardale, grâce à son action de préservation de la race Sasi Ardi, la brebis des broussailles, au Pays basque, a remporté le premier prix, avec une dotation de 10 000€. Les deuxième et troisième prix ont respectivement été remis à l’Association pour la Promotion du Patrimoine et de l’Écologie de La Réunion (APPELR) pour la sauvegarde du bœuf moka sur l’île de la Réunion et au Centre régional de ressources génétiques du Nord-Pas-de-Calais pour avoir contribué à la conservation du mouton Boulonnais, une très ancienne race du littoral de la Manche et de la mer du Nord. En juillet dernier, à l’occasion de l’appel à candidature pour la prochaine édition, les deux organismes ont dévoilé les résultats d’un sondage mené par Opinéa sur les Français et la biodiversité animale. D’après le récent rapport de l’INRA, 80% des races locales françaises sont menacées d’abandon pour l’agriculture : 22 races bovines sur 30, 23 espèces ovines sur 47, 8 des 10 races locales caprines et 7 des 12 espèces locales porcines. Or, seulement 20% des Français ont conscience de cette réalité. A contrario, 35% des interrogés ne savent pas ou estiment que l’élevage local n’est pas en danger. Malgré tout, 83% des interrogés sont prêts à dépenser davantage pour un fromage ou une viande soutenant l’élevage traditionnel. Encore mieux, pour 95% des sondés, la préservation des races agricoles françaises est importante pour maintenir l’équilibre de nos territoires et soutenir l’économie locale (62%), préserver les identités culturelles locales (56%), protéger notre patrimoine génétique (51%), nourrir les hommes en quantité et en qualité (36%) et enfin lutter contre le réchauffement climatique et les risques sanitaires (25%). Il suffit donc pour les consommateurs de se tourner davantage vers les circuits-courts …