Avant la naissance de la marque brésilienne Havaianas, désormais leader mondial et incontesté de la tong simple et branchée, sa maison-mère, prénommée Alpargatas, fabriquait des espadrilles, depuis sa création en 1907 (alpargatas signifie d'ailleurs espadrilles en espagnol). C'est dire combien la nouvelle gamme d'espadrilles lancée cet été par Havaianas n'est pas tant une extension qu'un retour aux sources, consacré par le nom de la gamme baptisée "Origine". Dynamisée par cette rétro-innovation, Havaianas lance aussi quelques modèles de ballerines et baskets en toile, sous le nom d'"Urbis" pour ces dernières. Dans tous les cas, la semelle reste la signature de la marque, puisqu'elle est identique à celle des tongs qui ont fait le succès d'Havaianas, un caoutchouc naturel très souple et confortable grâce à une formule gardée ultra-secrète. Mais dans la collection Eco, le coton des baskets ou des espadrilles est remplacé par de la toile de jute, tandis que la semelle est faite d'un mélange de caoutchouc naturel et de chutes de toile. Et la marque de préciser que la toile de jute provient d'une plante d'Amazonie, qui pousse sans engrais ni pesticide, et dont la culture constitue encore l'activité principale de plusieurs dizaines de familles vivant sur les bords du fleuve Amazone. Une façon pour Havaianas de continuer à soutenir l'économie locale de son pays d'origine, dans la continuité de sa volonté de maintenir sa production au Brésil plutôt que de la sous-traiter en Asie (l'usine Havaianas est l'une des plus grosses de Campina Grande, qui est la seconde ville de l'Etat brésilien du Paraiba). Autre avantage, selon Havaianas : la toile de jute se décompose plus rapidement que la plupart des fibres (2 années seulement contre 10 pour le coton et 100 pour le polyester), ce qui réduit son impact global sur l'environnement tout au long de sa vie.
Avec ces gammes éco-conçues, Havaianas fait un pas de plus dans la bonne direction, après un engagement principalement manifesté dans son offre, jusqu'à maintenant, sous la forme d'une gamme de tongs-partage avec des dessins d'animaux de la forêt amazonienne lancée il y a quelques années au profit de l'ONG locale IPE (Institut pour la Recherche Ecologique) - à qui la marque a au total reversé plus d'un million de dollars.