Le secteur laitier, mis à l’index pour sa contribution au changement climatique, prépare discrètement sa riposte : Danone communique ainsi, via son blog vert, sur le projet Linus initié en Haute-Normandie avec l’INRA et l’association Bleu Blanc Cœur, qui vise à faire évoluer l’alimentation des vaches en y remplaçant les céréales par de l’herbe, du lin, du lupin, de l’oseille, de la luzerne, etc. L’intérêt est double puisque la manœuvre réduirait de 10 à 15% les émissions en équivalent CO2 des bovins, tout en améliorant l’équilibre nutritionnel du lait (moins de graisses saturées, plus d’acides gras insaturés Oméga 3 chers à David Servan-Schreiber). Et si le lin est plus cher que le soja ou le maïs, l’expérience Danone montre que les vaches nourries au lin sont en meilleure santé et surtout, qu’elles produisent en moyenne 10% de lait en plus avec un tel régime – ce qui devient intéressant pour les éleveurs.
Ce projet est aujourd’hui déployé sur quelque 500 fermes en France, ainsi qu’en Espagne et aux Etats-Unis où 15 fermes du Vermont ont démarré l’aventure "Greener Cow" dès janvier 2009 avec Stonyfield, filiale de Danone et leader mondial des produits laitiers bio. Le projet devrait à terme être étendu par le groupe, à qui cette opération a déjà permis d’obtenir il y a deux ans le label "Bleu Blanc Cœur" pour les produits de sa marque Jockey, ce qui a aussi réduit de 10% l’empreinte carbone d’un pot de fromage blanc Jockey… Prochaine étape : trouver une façon de transformer les émissions évitées en crédit carbone, pour faire en sorte que les agriculteurs trouvent un intérêt économique à changer leur approche.