Si l’on en croit les "unes" étonnement convergentes ce mois-ci du mensuel Enjeux les Echos ("L’après-voiture") et du premier magazine écologiste au monde The Ecologist ("The car is dead"), il se dessine quelque chose d’un brin inquiétant pour les secteurs d’activité qui dépendent fortement de la voiture… comme les hypermarchés par exemple. Situés la plupart du temps en périphérie des villes, ils contraignent les clients à s’y rendre en voiture, d’autant plus que les quantités achetées ne seraient de toute façon pas transportables autrement - en France, 20% de la circulation automobile en ville est liée aux achats (alors qu’une voiture consomme et pollue 10 à 15 fois plus au cours des premiers kilomètres suivant sa mise en route) et en Belgique des études ont montré qu'un consommateur parcourt en moyenne 2500 kilomètres par an pour faire ses courses (voir notre truc vert sur les courses). Du coup, les expériences pilotes se multiplient pour amener les clients à se rendre autrement dans leur hypermarché favori : à Gruchet-le-Valasse en Seine-Maritime, pour garder ses clients malgré la flambée des prix à la pompe, Carrefour organise désormais leur covoiturage sur Internet, et envisage le déploiement national du système. Casino propose déjà, de son côté, une offre comparable dans ses 107 hypermarchés. Serait-ce une façon de renouer avec la convivialité de l’ancien temps où celui qui avait une voiture emmenait ses voisins et voisines au supermarché une fois par semaine ? Peut-être bien, si l’on en croit cet éco-geste figurant sur le site de Casino : "demandez à vos voisins s’ils ont besoin de quelque chose au supermarché. Puisque vous y allez, vous pouvez leur ramener quelques marchandises, et ils feront la même chose pour vous la prochaine fois. Cela économisera des trajets en voiture."