Bouteille de lait en papier mâché, paquet de sucre en doypack ou escamotage de la boîte à chaussures métamorphosée en sac réutilisable... : face aux attentes des pouvoirs publics et des consommateurs, les entreprises débordent d'ingéniosité pour fabriquer des emballages toujours plus légers et écologiques. C'est au tour aujourd'hui d'Ecover, entreprise pionnière depuis 30 ans sur les produits d'entretien et lessives écologiques, de faire un pas de plus dans son engagement en faveur de la protection de l'environnement en passant l'intégralité de ses flacons en polyéthylène (PE), un plastique déjà plus écologique car facilement recyclable, de surcroît obtenu ici à base de canne à sucre et plus de pétrole. Cette nouvelle bouteille est totalement recyclable dans les filières "classiques" de recyclage et permet de réduire de 75% les émissions de gaz à effet de serre lors de sa production. Avant, avec le plastique à base de pétrole, la fabrication d'une bouteille de 500 ml se traduisait par l'émission de 95 g de CO2 : avec la nouvelle, ces émissions sont réduites à 28 g par bouteille. Un argument de poids, plus réaliste que l'argument de la biodégradabilité historiquement utilisé par les marques engagées sur les biomatériaux. Ce bioplastique est pour le moment encore 30% plus cher environ que les plastiques classiques à base de pétrole mais c'est sans compter l'augmentation croissante du prix du pétrole... De toute façon, assumant son engagement, Ecover a décidé de ne pas répercuter le surcoût de ce choix stratégique sur le prix de vente de ses produits. Et l'entreprise insiste sur le fait que cette décision n'est qu'un aspect de sa démarche : elle incite ainsi ses clients à recharger leurs flacons grâce aux distributeurs présents en boutiques spécialisées (les bouteilles de "plantplastic" peuvent être utilisées 30 fois sans problème) et les pousse également à trier leurs déchets pour améliorer le recyclage des plastiques…
Et, naturellement, le fournisseur d'Ecover, l'entreprise brésilienne Braskem, entend garantir les bonnes pratiques sociales et environnementales dans ses plantations, sur une culture qui est de toute façon moins gourmande et moins controversée que le maïs par exemple. En outre, selon Ecover, le bio-plastique devrait à terme être fabriqué avec des déchets de la culture de la canne et plus avec la canne elle-même… Un choix intéressant qui a aussi été celui de Danone qui fait appel au même fournisseur pour ses emballages de Volvic (désormais fabriquées à 20% en bio-plastique) et d'Actimel (à 95% depuis le mois de mars).