La pêche électrique est au cœur de l’actualité européenne depuis quelques mois. Interdite au sein de l’Union Européenne depuis le vote de son interdiction en janvier 2018 par le Parlement Européen, cette dernière n’a pas été mise en place dans les États membres. De nombreuses dérogations accordées en 2007 à « titre expérimental » restent donc encore en vigueur et utilisées. Pourtant, cette technique de pêche, certes efficace en termes de productivité, est loin d’être innocente sur les milieux marins locaux. Équipés d’électrodes trainées sur les fonds marins, ces filets envoient des courants électriques permettant de paralyser et donc mieux pêcher certains poissons, comme les soles, mais pas seulement. Et c’est là que le bât blesse. Ces courants électriques touchent également de nombreuses autres espèces, comme les crevettes, les couteaux, les crabes ou les étoiles de mers, qui une fois pêchés, seront rejetés en mer, souvent trop tardivement pour pouvoir survivre. Cette technique de pêche électrique détruit également les œufs de poissons et atteint les juvéniles, menaçant ainsi la survie de certaines populations piscicoles locales.
L’ONG Bloom, internationalement reconnue pour ses actions dans la protection des milieux marins, a ainsi fait de la pêche électrique un de ses chevaux de bataille. L’association a publié en ligne une bande dessinée humoristique - mais pas moins impactante - sur les effets délétères de cette technique de pêche. Sa campagne vise à informer les citoyens européens des faits et enjeux liées à cette problématique et ainsi de leur permettre d’interpeller le gouvernement. Signée Capucine Dupuy et Terreur Graphique, cette BD informative et amusante explique avec humour et couleurs les effets de cette pêche, ses actualités politiques et la façon dont le lecteur peut agir à son échelle. En effet, pour aller plus loin, l’ONG propose en quelques secondes d’interpeller le gouvernement grâce aux réseaux sociaux. Bloom n’en est pas à son coup d’essai et avait déjà alerté en 2013 sur les dangers du chalutage en eaux profondes avec une BD de Pénélope Bagieu qui avait rencontré un succès inespéré. 5 ans après, gageons que l’ONG récidive !