Bonne nouvelle pour la consommation responsable : la dernière enquête de l'Observatoire Cetelem confirme la thèse des études récemment publiées par Deloitte par exemple, à savoir que la crise a durablement changé les habitudes de consommation de la majorité des Européens. Ainsi 64 % des 8 000 personnes interviewées dans douze pays déclarent que la crise actuelle va durablement changer leur façon de consommer, non pas tant pour consommer moins mais avant tout pour consommer mieux, en alliant qualité et juste prix. Selon l’enquête, la consommation verte est dans ce contexte "un phénomène bien réel et plus seulement une déclaration d’intention". Elle se matérialise aujourd’hui surtout dans des actes de consommation faciles (papier recyclé et petits aménagements domestiques pour 63% et 40% des consommateurs respectivement) ou des actes de consommation santé comme les produits bio. Figure de proue du retour à une alimentation plus saine et à une agriculture plus respectueuse de l’environnement, le bio est maintenant bien entré dans les modes de consommation alimentaire, conclut Cetelem. Ainsi, 38% des Européens et 37% des Français achètent ainsi fréquemment des produits bio, dont l’offre s’est largement étendue à d’autres secteurs que l'alimentaire comme le textile ou l’hygiène beauté. Les produits bio présentent, rappellent l’étude, un double avantage qui explique sans doute leur succès : ils permettent de consommer sain et de consommer vert, autrement dit de se faire du bien tout en faisant du bien à la planète. Cela étant, les produits locaux sont également plébiscités par 37% des Européens et 40% des Français. Les produits équitables, de leur côté, ont un succès plus mitigé : 44 % des Européens achètent des produits équitables de temps en temps, mais la proportion de consommateurs achetant fréquemment ce type de produits reste en dessous de 10% dans la plupart des pays - le prix et l’insuffisance de l’offre étant les deux raisons majeures invoquées par les consommateurs européens pour expliquer cet élan encore timide.
Mais la crise a également favorisé l'essor des produits d'occasion : 47% des ménages européens jugent ainsi nécessaire d'acheter des produits de seconde main, et 40% y voient de surcroît un achat militant permettant de contribuer au recyclage ou d’échapper à la grande distribution. Sur ce point, la pratique suit les convictions : 64 % des interviewés ont acheté au moins une fois une voiture d'occasion, 60 % des produits culturels (livres, CD, jeux vidéos…) et 43 % du textile (vêtements). Une tendance qui devrait se développer, selon les organisateurs de l’enquête, car les marchés de seconde main permettent de faire des économies... mais aussi de gagner de l’argent quand le consommateur se fait vendeur.