Selon un récent article du Figaro se faisant l’écho d’une étude médicale tout juste publiée par le Centre de prévention et contrôle des maladies en Chine, plus de deux millions de Chinois meurent chaque année d'affections liées à un niveau élevé de pollution domestique. L’air intérieur des logements est souvent 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, des niveaux supérieurs à ce que l’on trouve en France, d'autant plus que l’air extérieur chinois est déjà de très mauvaise qualité (parmi les 20 villes les plus polluées au monde, 16 sont chinoises). Ainsi un rapport de la Banque mondiale a établi que 300 000 personnes en Chine meurent prématurément chaque année du fait de la pollution de l'air (En Europe aussi, on estime que la pollution atmosphérique réduit l’espérance de vie individuelle dans l’UE de 8,6 mois en moyenne). Mais du côté de l’air intérieur, c’est donc pire encore : selon l’étude chinoise, les maladies respiratoires liées à l’air intérieur et à ce que l’on appelle "le syndrome des bâtiments malsains" tueraient, chaque année, 2,2 millions de Chinois, dont un million sont des enfants de moins de cinq ans.
Parmi les polluants dangereux figurent le formaldéhyde, l'ammoniaque, le radon - des substances qui se retrouvent couramment dans les matériaux de construction, le mobilier, les produits de décoration et d'entretien, et auxquelles l'exposition régulière et durable via l’air domestique provoque des affections respiratoires et ORL, des cancers voire des retards mentaux. Les enfants (tout comme les personnes âgées) sont de manière générale plus particulièrement vulnérables à cette pollution de l’air intérieur, ce qui a notamment amené certaines ONG comme WECF à lancer des campagnes spécifiques de sensibilisation des parents. En Chine, la pollution de l’air intérieur est encore aggravée par le fait que la cuisine et le chauffage sont assurés par le charbon et d'autres combustibles solides, notamment dans les zones rurales – ce qui déclenche cancers du poumon et infections respiratoires. Ces sujets sont à l’ordre du jour du premier plan national d'action pour la santé et l'environnement chinois, lancé en 2007, trois ans après le premier Plan national santé environnement français, lancé en 2004.
A noter : si la situation est à l’évidence plus grave en Chine, la question de la pollution de l’air intérieur se pose aussi en France, où un Observatoire dédié à la question a été créé en 2005 par les Pouvoirs Publics et où des actions de sensibilisation du public ont été menées depuis. Il faut dire que les gisements d’économies pour les dépenses de santé hexagonales sont colossaux – de l’ordre de 2,3 à 7 milliards d’euros par an, selon l'ARENE Ile-de-France.