Les amoureux de la mer et de l'environnement nagent en plein paradoxe : les plastiques et les matériaux composites fréquemment utilisés pour la fabrication des bateaux de plaisance posent un réel problème environnemental lors de la fabrication (qui génère des émissions de composés organiques volatils toxiques) mais aussi lorsque ces bateaux parviennent en fin de vie, car ils constituent des déchets difficiles à éliminer. Alors que la protection de l’environnement devient une préoccupation majeure, et que les règlementations sur l’élimination des déchets se durcissent, la filière nautique recherche des solutions alternatives. Après les combinaisons écologiques de Body Glove, Plasmor, un fabriquant français de kayaks de mer, a présenté au dernier Salon Nautique un prototype de kayak de mer écologique dans lequel le lin remplace intégralement la fibre de verre et où la résine polyester est remplacée par de la résine biologique. Le fabricant, qui concède encore quelques petits problèmes techniques, est optimiste et voudrait mettre jusqu'à 30% de fibres de lin dans ses produits dès 2008. Soutenu par la navigatrice Catherine Chabaud, les chercheurs ont naturellement le souci de ne pas déplacer la pollution et un bilan d'impact écologique devrait permettre par exemple de mesurer les inconvénients pour l'environnement si l'on dope la culture du lin avec des engrais et pesticides. L'idéal, selon Plasmor, serait de produire un lin bio. De même, le chanvre a été provisoirement écarté, car pour extraire les fibres, il faut procéder au rouissage (traitement à l'eau) qui libère des substances polluantes de la plante. Une technique certes traditionnelle qui n'est pas pour autant 100% écologique.