"Mâles en péril", c’est le nom du documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade qu’ARTE s’apprête à diffuser mardi 25 novembre à 21h. Ce film, qui a obtenu le prix Europa 2008, se veut une enquête édifiante sur la baisse de la fertilité masculine observée actuellement et pour laquelle les composés chimiques contenus dans de nombreux produits quotidiens (cosmétiques, bouteilles en plastique, biberons, etc.) sont accusés. En effet, selon Niels Skakkebaek, un directeur de recherche spécialiste de la reproduction chez l’Homme : "les problèmes de l’appareil reproducteur masculin sont aujourd’hui potentiellement aussi graves que le réchauffement climatique". De la féminisation des poissons mâles du fait des résidus de produits chimiques présents dans les rivières à la diminution du nombre de spermatozoïdes chez l’homme, les réalisateurs Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade se sont lancés sur la trace des symptômes mais surtout à la poursuite des molécules chimiques (PCB, DDT, retardateurs de flamme, phtalates, pesticides…), contenues dans les cosmétiques et certains emballages alimentaires, qui sont soupçonnées d’être responsables de ces évolutions : considérées comme des "perturbateurs endocriniens", elles ont la particularité d’imiter les hormones et d’influencer la production de spermatozoïdes. Quelques chiffres : depuis 50 ans, la production de spermatozoïdes dans l’espèce humaine a diminué en moyenne de 50 % ; dans les pays occidentaux, le nombre de cancers du testicule ne cesse de croître – à titre d’exemple, au Danemark, on constate une hausse vertigineuse de 400 % en soixante ans ; et en 20 ans, la baisse du nombre de spermatozoïdes des Parisiens approche les 40%, soit près de 2% en moins par an.
A noter : le site Internet dédié lancé par ARTE propose aussi des conseils pratiques prodigués par l’Agence danoise de protection de l’environnement à l’attention des femmes enceintes et de celles qui allaitent. Par ailleurs, le documentaire sera suivi d’un débat avec notamment Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, et les internautes pourront chatter avec les réalisateurs de l’émission sur le site dédié mis en place par ARTE.