Le temps où les jeux vidéos avec pour seule utilité de nous distraire et de nous faire voyager dans un monde virtuel, bien loin de la réalité, est révolu. Une nouvelle génération de jeux vidéo arrive, qui pourrait bien en faire un moyen supplémentaire de changement social et un outil efficace de sensibilisation des jeunes (ou des moins jeunes) aux enjeux du développement durable.
Cela fait déjà 4 ans qu'est organisée à New-York la conférence mondiale Games for Change (G4C). Des ONG aux représentants de l'éducation nationale en passant par des artistes, des fondations et les meilleurs designers de jeux au monde, cette conférence rassemble l'ensemble des acteurs investis dans le développement et la diffusion de jeux vidéos… conçus pour changer le monde ! La rencontre est d'ailleurs organisée par The Serious Games Initiative, une organisation sans but lucratif dont l'objectif est de renforcer le recours aux jeux vidéos dans l’éducation, les modules de formation, la prévention des risques de santé, etc.
De la lutte contre la pauvreté aux conflits politiques mondiaux, les sujets abordés dans les jeux-phares du genre sont très variés. Ainsi, dans "Darfur is Dying", l’un des jeux les plus populaires présentés en 2006, le joueur devient l’un des 2,5 millions de réfugiés soudanais luttant pour sa survie. Selon Susana Ruiz qui a conçu ce jeu, "l’objectif est de toucher une audience à qui les articles du New York Times ou du Washington Post ne sont pas vraiment accessibles, qui n'est pas non plus militante a priori et qui n'irait pas spontanément voir un document sur le Darfour au cinéma". Autres exemples : "PeaceMaker" est un jeu sur le conflit israélo-palestinien, dans lequel le joueur peu devenir tour à tour médiateur au sein des conflits ou leader d'un des deux camps – sans jamais pouvoir utiliser les forces armées pour arriver à ses fins ; "Food Force", un jeu développé par les Nations Unies dans le cadre de son programme de lutte contre la malnutrition et qui a déjà été téléchargé plus de 2 millions de fois ; ou encore "Real Lives", où le joueur peut être réincarné de manière aléatoire en n’importe quel être humain sur la planète et doit organiser sa survie en prenant en compte les facteurs limitants que sont la santé, la pauvreté , etc.
Le principal frein au développement de ces jeux est à ce jour le manque de financement, mais cela pourrait changer très vite car les grands fabricants en quête de respectabilité sociale, comme Microsoft, commencent à s'y intéresser…