La multiplication des illuminations de Noël dans les villes et les villages, à l’initiative des collectivités locales et des grandes chaînes de magasins au moment des fêtes de fin d’année, entraîne chaque année un gaspillage énergétique considérable… d’autant plus qu’elle intervient de plus en plus tôt dans l’année, éclairant les zones et rues commerciales dès les premiers jours de novembre, et que certaines illuminations restent allumées 24h/24h, sept jours sur sept, pendant trois ou quatre mois ! L’effet est aggravé par le fait que ces illuminations interviennent, par définition, en période hivernale et le soir, précisément aux moments de forte demande électrique où les pics de consommation contraignent la France à recourir aux vieilles centrales thermiques, charbon et pétrole notamment, dont le bilan climatique n’est pas très reluisant ! C’est l’objet de la campagne "Illuminations de Noël : le grand gaspillage !" que de sensibiliser le grand public et les décideurs à ces excès symptomatiques d’une société de surabondance et de gaspillage : pour les ONG environnementales qui l’initient (Agir pour l’Environnement, en partenariat avec le Réseau Action Climat, le Réseau Sortir du Nucléaire et l’Association Nationale de la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne), il n’est pas forcément nécessaire de mettre un terme aux festivités en période de Noël mais il est urgent de prendre conscience que « ces illuminations sont aux décorations de Noël ce que les 4x4 sont à l’automobile, une façon de briller en société mais qui débouche sur une éclipse partielle de notre lucidité écologique. » Les initiateurs de la campagne insistent aussi sur l’impact de cette pollution visuelle sur la perte de biodiversité : en dix ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 30 % en France et la lumière artificielle, qui estompe l’alternance du jour et de la nuit, entraîne une diminution constatée des populations d’oiseaux ou d’insectes nocturnes perturbés dans leur orientation ou leur rythme biologique. Et les ONG de demander qu’au minimum, l’éclairage extérieur soit limité dans le temps et proviennent systématiquement d’ampoules basses consommation type fluo-compactes ou diodes électroluminescentes (LED), en veillant à ne pas multiplier le nombre de lampes pour éviter de perdre d’un côté ce qui a été gagné de l’autre.