Le prix (bas) a-t-il encore une valeur ? Quels sont les effets pervers de la course aux prix bas dans laquelle semblent engagés les distributeurs… jusqu’à déclencher des émeutes ? Cela est-il réellement mené dans l’intérêt des consommateurs ? Comment les industriels se positionnent-ils ? Quelles en sont les conséquences du côté des producteurs ? De l’amont à l’aval, quelles sont enfin les pistes pour mieux répartir la valeur et sortir de la logique du moins-disant qui est aussi celle du tous-perdants ?
Intitulée « Le vrai coût des prix bas », notre nouvelle étude fait le tour de ces questions et rappelle qu’il existe aussi des alternatives pour sortir de cette spirale infernale. Pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs qui souhaitent connaître les impacts sociaux et économiques des produits qu’ils achètent, certains acteurs choisissent d’adopter une approche de transparence radicale, inspirée de la communication historique du commerce équitable. Ainsi, Système U, sous le slogan « Les prix bas n’ont rien à cacher », a par exemple déjà communiqué à la télévision sur la construction du prix de sa bouteille de lait U Bio en mettant en avant la part reversée aux fournisseurs. Ce que font aussi des acteurs du commerce équitable Nord-Nord comme Ethiquable (gamme « Paysans d’Ici ») ou Biocoop. Même tendance dans le secteur du textile qui, bousculé par le drame du Rana Plaza en 2013, est désormais sommé de rendre des comptes. De petites marques et entreprises n’ont pas attendu pour innover et tentent d’inverser la vapeur en misant sur une transparence radicale qui tranche avec les pratiques dominantes du secteur, comme la marque française de jean éthique 1083 qui fournit sur son site des informations détaillées concernant tous les acteurs de la chaine de fabrication du vêtement.
D’autres initiatives associent les producteurs voire les consommateurs. La plus récente et la plus prometteuse, sans doute, est la Marque du Consommateur (C’est Qui le Patron ?) qui s’est fait connaître en proposant une brique de lait équitable vendue à 18 millions d'unités sur ses dix premiers mois d’existence. Son originalité tient au fait que son cahier des charges et son prix ont été négociés entre les producteurs, auxquels ils assurent une juste rémunération, et les consommateurs, qu’ils rassurent sur ce que finance effectivement le prix payé.
Entre réinvention des soldes et promotions, montée en gamme et politique de transparence radicale, découvrez d’autres exemples qui dessinent une nouvelle voie pour sortir des prix bas et de leurs coûts cachés dans notre étude « Le vrai coût des prix bas ».