Les marques de luxe ont longtemps été à la traîne en matière de développement durable, comme le montrait l’an dernier le rapport Deeper Luxury publié par l’ONG environnementale WWF. Un peu comme si le secteur hésitait à aborder les détails matériels et parfois peu reluisants liés à l’impact social ou environnemental de ses produits – de peur de casser la magie et la perfection du luxe…
Mais les temps changent. La preuve par trois initiatives de marques de luxe "traditionnelles" : d'abord, la griffe Salvatore Ferragamo vient de sortir une petite gamme de cinq sacs "Eco Ferragamo", disponibles dans des couleurs classiques et aussi en rose, rouge et citron – le tout, en cuir tanné selon des méthodes respectueuses de l’environnement, à partir de tannins naturels, tirés d'écorces de bois et donc exempts de métaux lourds ; de son côté, la marque de champagne Pommery vient de lancer "Pop Earth", un champagne fait de raisins issus de la viticulture raisonnée (moins de produits polluants) dans une bouteille allégée dont l’étiquette est imprimée avec une encre sans solvants sur papier recyclé, le tout étant vendu sans boîte en carton pour générer moins de déchets (27 euros les 75 cl) ; enfin, Tod’s vient de mettre sur le marché un chargeur solaire en cuir de plusieurs couleurs (dont rose bonbon) destiné à recharger les batteries de téléphone ou d’iPod (590 euros). Du 15 au 17 mai prochain se tiendra même, au très branché Palais de Tokyo à Paris, le premier Salon consacré au luxe durable, où seront exposés une sélection des meilleurs produits et services alliant luxe et écologie, des cométiques à la joaillerie, des voyages au design ou à la high-tech. Le temps de l’écolo "baba cool" est bien révolu : l’écologie est au goût de chacun, même au bon goût des plus distingués. Finis aussi les produits éco-conçus ternes et sans élégance…