Les 17 et 18 septembre prochains, Paris (comme toutes les autres villes qui le souhaitent dans le monde) devrait se couvrir de parcs éphémères. L’opération artistico-militante Park(ing) Day investit enfin la capitale et ses rues, dans la lignée de l’opération « Laissons pousser », pour dénoncer la place du béton dans les villes et surtout le manque d’espaces verts – ainsi que la place accrue des voitures et motos. Le principe est simple et champêtre : ceux qui veulent participer à l’événement doivent payer le parcmètre (comme tout automobiliste qui aurait garé sa voiture) pour ensuite installer sur la place un parc végétal qui ne sera en place que pour la journée. Barbecue, chaises longues, terrain de badminton… tout est possible dans la mesure où l’on n’y développe pas d’activité commerciale et que l’on crée un moment de convivialité digne des meilleures parties de campagne.
Développé en 2005 par un collectif d’artistes de San Francisco, baptisé Rebar, le Park(ing) Day a déjà conquis 20 pays et 140 villes sur 6 continents – 700 jardins ont ainsi été créés en 5 ans. L’initiative française, nouvelle du genre, a été lancée de son côté par l’association Dédale, une plateforme de recherche et de production dédiée à l’art et à la culture en Europe. Objectif : célébrer tout à la fois l’année de la biodiversité et la semaine de la mobilité durable. Cette initiative s’inscrit dans l’un des programmes européens que Dédale a développé : Smartcity, initié en 2007 en partenariat avec la Cité internationale universitaire de Paris, qui incite les chercheurs, artistes, architectes militants à imaginer de nouvelles façons de s’approprier la ville en redonnant aux piétons une place centrale. Smartcity s’est déjà illustré en organisant une Green Guerilla baptisée PlayGreen et qui consiste à récupérer des plantes dans des friches pour les planter dans les lieux entièrement bétonnés. L’heure de la fleur au fusil est revenue !