Unique en son genre, la FreeBeer est aux marques de bière ce que Wikipédia est à Encyclopedia Britannica. Autrement dit, un empêcheur de boire en rond dans une industrie habituée au secret, un breuvage en "open source" dont la recette (qui utilise des graines de Guarana, connues pour leurs vertus énergétiques, histoire de compenser l'effet soporifique de l'alcool) et l’identité visuelle, en libre accès sur Internet, peuvent être reprises et adaptées dans le monde entier. La FreeBeer fut l’origine créée en 2005 sous le nom de Vores Øl par des étudiants en informatique danois, dans le but de transférer le concept des logiciels libres, dont ils étaient fans, sur un produit concret de leur quotidien. Ils étaient jeunes, masculins et scandinaves… d’où le choix de la bière ! Comme pour les logiciels, chacun peut donc utiliser la recette et le logo à sa guise, y compris en les modifiant et en commercialisant le produit fini, à condition de respecter plusieurs règles définies par la licence Creative Commons : d’abord le principe de paternité (tout utilisateur doit citer le nom de l'auteur original) et ensuite le respect des conditions initiales (quiconque modifiant la création ne peut distribuer la sienne que sous un contrat identique à celui de l'original). L’objectif de la licence est d’inciter autant de gens que possible, brasseurs professionnels ou non, à améliorer la recette et à la redistribuer. Ainsi gérée par une fondation, la FreeBeer est désormais présente avec une dizaine de variantes de Taïwan à la Nouvelle-Zélande, du Japon au Tennessee, mais a aussi inspiré d’autres bières libres, comme le Baiser de la Princesse, lancée par les élèves de l'Ecole Polytechnique de Lausanne en Suisse, qui est vendue mais dont le site officiel propose la recette détaillée et toutes les informations permettant à chacun de la recréer.