Basée dans l’Oregon, Nau (dont le nom signifie en Maori « bienvenue ! ») est la nouvelle marque dont tout le monde parle dans l'univers outdoor : créée fin 2006 par Eric Reynolds, un entrepreneur de ce domaine, avec d’anciens responsables de Patagonia et Nike, dont Chris Van Dyke, un ex de ces deux entreprises. Leur ambition est double. D’abord, sortir l’approche environnementale de l’ornière alternative où elle semble enfermée dans l’industrie des vêtements de sport, avec des vêtements « verts » mais aussi chics et performants - pouvant aussi bien être portés sur les pistes de trekking (parce qu’ils sont conçus comme des vêtements techniques) qu’au bureau ou en ville (parce qu’ils ont le style urbain et chic). Ensuite, créer une entreprise intégralement différente, dont chaque facette ou pratique intègre les considérations économiques, environnementales et sociales… dès le départ. Quelques mois et une centaine de salariés plus tard, Nau a 4 magasins, un site web actif et des prévisions de ventes de 11 millions de dollars pour 2007… qui devraient passer à 260 millions et 150 magasins en 2010, si l’on en croit le business plan de l’entreprise.
Parmi les innovations sur lesquelles compte Nau pour assurer son succès : la gamme de vêtements Nau est faite exclusivement en polyester recyclé, textiles biologiques ou fibres biodégradables d’origine végétale (PLA), et dont la composition exclut une liste noire de produits chimiques interdits car toxiques pour l’environnement et la santé, qu’il s’agisse de fibres textiles, de certaines teintures ou couleurs contenant des métaux lourds, ou encore de produits de finition ; les fournisseurs de Nau sont situés au Portugal, en Chine, en Thaïlande, en Turquie et à Hong-Kong, mais pour s’assurer que les pratiques sociales et environnementales de ses fournisseurs sont correctes, l’entreprise a mis en place un code de conduite dont l’application est vérifiée par l’ONG indépendante Verité ; ces vêtements, coûtant logiquement 25 à 30% de plus que leurs concurrents, sont vendus dans des magasins aussi écologiques (leur construction est certifiée LEED) que technologiques, qui servent avant tout à essayer et proposent ensuite des écrans tactiles invitant les clients à se faire livrer directement leur choix de vêtements chez eux, avec une réduction de 10% sur le prix d’achat et des frais d’expédition offerts, pour inciter les clients à adopter ce mode d’achat plus écologique… et surtout plus économique pour l’entreprise (si la vente en ligne marche bien, Nau pourra se permettre de construire des magasins moitié plus petits que ses concurrents, avec moins de stocks et moins de livraisons dans le pays) ; enfin, 5% des ventes sont reversées à des causes environnementales ou sociales choisies par les clients sur les mêmes bornes interactives ou sur Internet (pour mémoire, le pionnier du genre Patagonia reverse 1% de ses ventes et la moyenne des entreprises… 0,047%).
Autant dire que Nau, qui s’affirme comme un Patagonia de la nouvelle génération, suscite bien des attentes outre-atlantique, chez les nouveaux « éco-consommateurs »… comme chez les experts du marketing vert qui en ont fait un baromètre de la tendance !
A voir aussi : http://blog.nau.com (la cuisine à idées écologiques… qui se cache derrière Nau)