Avec le retour de la pluie, rendez-vous sous le Viaduc des Arts à Paris, dans l’atelier de Michel Heurtault, qui s’est lancé un défi, celui de créer un parapluie écolo. Il est aujourd’hui l’un des rares artisans de la capitale à s’intéresser à cet objet qui fait pourtant partie du quotidien de bon nombre de citadins. Les raisons de la disparition de cet artisanat ? Peut-être tout simplement le fait qu’on trouve désormais des parapluies en vente dans la rue à cinq euros les jours de pluie. Le parapluie, pour être un produit rentable, est fabriqué la plupart du temps avec des matières peu chères mais polluantes : du polyester (qui n’est autre qu’un dérivé du pétrole), de l’aluminium et du carbone. La durée de vie de ces produits est extrêmement limitée, les baleines lâchent souvent en un coup de vent après quelques utilisations et le parapluie est ainsi devenu un produit quasi jetable. "Même les grandes marques de luxe qui en fabriquent et en vendent à des prix exorbitants utilisent ces matériaux peu fiables, toxiques, mais qui permettent un coût de fabrication faible. Résultat : dix millions de parapluie sont jetés chaque année en France et treize millions sont importés de Chine" s’offusque Michel Heurtault. Cet ancien costumier, fanatique de parapluies depuis sa plus tendre enfance, a rassemblé sa collection qu’il cultive depuis 20 ans dans un lieu étonnant, où se croisent parapluies et ombrelles de toute époque. S’il répare les pièces anciennes, ce qui l’intéresse c’est de fabriquer un produit de qualité qui durera une vie entière. Dans sa gamme "écologique", il choisit des tissus 100% soie de Lyon, et du bois en provenance d’Auvergne ou d’Italie au plus loin pour les poignées. S’il contrôle de près la qualité de chacune de ses matières première, il confie qu’il est aujourd’hui très compliqué de faire un parapluie entièrement écologique : "le problème résidant essentiellement dans le traitement anti-pluie des tissus, à base de caoutchouc". En tout cas, il y a peu de chance qu’un de ses parapluies finisse à la décharge. La solidité de l’objet ne fait aucun doute, les finitions sont dignes de celles d’un grand couturier, certains modèles sont de vraies pièces de musées. Michel Heurtault est d’ailleurs régulièrement approché par des réalisateurs à la recherche de pièces rares. Vous pourrez ainsi voir les parapluies Heurtault dans le prochain film de Luc Besson "Adèle Blanc-Sec". Parasolerie HEURTAULT, 91 avenue Daumesnil, Paris 12e. Voir aussi notre fiche-produit sur le parapluie.