Le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche s'est vu remettre ces jours-ci un rapport sur la mise en œuvre du programme national de l'alimentation, élaboré par le Conseil national de l'alimentation (CNA), une instance consultative qui regroupe l'ensemble des acteurs du monde de l'alimentation. Pour mémoire, ce programme national devrait suivre, en septembre, le projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, actuellement examiné par le parlement et dont le premier chapitre est intitulé "Définir et mettre en œuvre une politique publique de l’alimentation". Concrètement, le rapport du CNA contient près de 50 recommandations portant notamment sur le renforcement de la qualité de l’offre alimentaire dans la restauration collective ; le développement des outils d’information du consommateur sur les qualités et l’histoire des produits qu’ils consomment, y compris par l’affichage environnemental ; le maintien de la diversité de l’offre agricole en facilitant l’intégration par les acheteurs publics de l’approvisionnement de proximité en restauration collective ; la valorisation des métiers de l’alimentation ; le développement de l’éducation alimentaire, avec notamment le renforcement et le développement des ateliers de cuisine en cadre scolaire, proposés aux enfants dès leur plus jeune âge, et complétés par un volet de décryptage des stratégies de marketing et portant sur la différence entre publicité et information ; le développement de la promotion du patrimoine alimentaire et culinaire ; une concertation large sur l’évaluation des risques économiques, sociaux, éthiques et environnementaux liés notamment à l’application des nouvelles technologies à l’alimentation, comme les nanotechnologies ; une action immédiate pour la réduction des gaspillages alimentaires ; l’élaboration d’outils permettant de mesurer par exemple les impacts d’une variation éventuelle de la consommation de produits animaux (viandes, lait, œufs…) dans la ration alimentaire sur les enjeux de la durabilité - économie, santé, environnement ; et la création d’un "grand observatoire de l’alimentation" permettant la mise en commun des informations, notamment dans les domaines nutritionnel, économique et social, pour un appui à l’évaluation et à l’analyse prospective en matière d’alimentation. Objectif ultime, selon le rapport : préserver ce que les auteurs appellent le "modèle alimentaire français", fondé sur des produits qualitatifs associés aux saisons et issus de la tradition des terroirs, des savoir-faire construits dans le temps, transmis et renouvelés en permanence grâce à des pratiques innovantes, et enfin un savoir-être qui véhicule des valeurs symboliques fortes et partagées (convivialité des repas, humanisme de la table, symbolique alimentaire, harmonie des mets et des vins) contribuant à la cohésion sociale et familiale.