Alors que le secteur des traiteurs refuse à date d'endosser la responsabilité sanitaire et logistique de la redistribution de ses surplus, Potel et Chabot est officiellement engagé depuis fin septembre dernier à valoriser ses surplus dans une action solidaire, aux termes du pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, que son PDG Franck Jeantet a signé avec Guillaume Garot, ministre délégué en charge de l'agroalimentaire. Concrètement, il s'agit, pour le traiteur, d'élargir et d'étendre à l'année une opération de récupération des produits non consommés mise en place depuis quatre ans à l'occasion du Tournoi de Roland Garros. L'entreprise y sert au total près de 5000 couverts par jour et même si elle demande toujours aux clients de confirmer leur commande la veille, il y a toujours des produits non consommés et notamment le pain. Lorsqu'il fait chaud ou quand y a davantage de femmes parmi les convives, note le traiteur, le pain est en effet ce qui reste en plus grande quantité. Potel et Chabot, implanté sur plusieurs sites, a donc demandé à ses maîtres d'hôtel de réunir les pains non servis (ce sont des pains individuels) dans de grandes corbeilles par zone de service. Tous les pains sont ensuite rassemblés à trois ou quatre endroits dédiés et vers 16 heures des membres de l'association La Mie de Pain viennent les récupérer.
Lors de l'édition 2013 de Roland Garros, Potel et Chabot a répondu à l'appel de la Mairie de Paris pour mener un projet de plus grande envergure, permettant de mettre en lien plusieurs associations. 2200 personnes ont ainsi pu bénéficier de cette revalorisation des surplus, avec l'aide d'Ecosphere - une plateforme qui met en relation les entreprises et les réseaux associatifs, dans des délais très rapides. Au-delà de Roland Garros, l'action est désormais étendue à cinq familles de produits : le pain, mais aussi les viennoiseries, le fromage, les fruits et les petits fours secs comme les sablés. Chaque produit est assorti à un code barre. Lorsque la réception se termine, une personne de l'équipe scanne les codes à partir de son téléphone et rentre les quantités disponibles. Ces informations sont immédiatement relayées par Eqosphere de sorte qu'en un quart d'heure, plusieurs associations sont prévenues et la collecte peut avoir lieu dans les pavillons du traiteur, des lieux fixes plus pratiques pour récupérer les produits que les événements ponctuels. Aujourd'hui, l'action est en cours de déploiement sur l'ensemble des équipes et des pavillons, avec des sessions de formation-sensibilisation des équipes...