77%, c’est le taux de recyclage des déchets produits par la petite commune de Kamikatsu qui compte 1 700 habitants, soit 4 fois plus que la moyenne nationale. Depuis plusieurs années, la ville s’est engagée à réduire significativement ses déchets et ne compte pas s’arrêter là : le zéro déchet est visé pour 2020 ! Les efforts déjà entrepris pour recycler autant de déchets sont colossaux : par exemple, il est demandé aux habitants de trier leurs déchets en 34 catégories afin de rendre leur tri le plus efficace possible. Les bouteilles en plastique sont ainsi séparées des bouchons, les canettes en aluminium de celles en acier, etc. Un nécessaire changement des habitudes sur le long terme a été nécessaire en amont mais aujourd’hui la majorité des habitants adhère à ce système et y contribue activement en apportant directement les déchets au centre de recyclage. La ville favorise aussi le réemploi : une ressourcerie située à côté du centre de tri a été ouverte et permet à chacun d’apporter toutes sortes d’objets d’occasion. Le site Positivr indique que 10 tonnes d’objets ont ainsi été déposées en 2014, don 97% ont trouvé acquéreur, évitant une mise au rebut qui aurait coûté de l’argent et des ressources, même en passant par l’étape du recyclage. La prochaine étape visée par la ville de Kamikatsu, dans le cadre de son programme zéro déchet, est de réduire la quantité de déchets à la source. Pour cela, elle prévoit d’engager un dialogue avec les commerces pour modifier leurs méthodes de conditionnement et d’emballage des produits. Pourquoi pas en encourageant l’éco-conception des produits ou encore la vente en vrac ?
Cette initiative n’est pas sans rappeler l’exemple, à une toute autre échelle, de la ville de San Francisco qui depuis 2002, poursuit un objectif de zéro déchet à horizon 2020 (100% des détritus recyclés ou compostés). Un engagement inédit pour une ville d’aussi grande taille ! Mêlant campagne de sensibilisation, fiscalité incitative et incitation financière proposée aux foyers les plus exemplaires, le programme mené par la municipalité stimule les comportements les plus vertueux et est en passe de relever le défi ambitieux initialement fixé. Une initiative que nous avons notamment mis en avant dans notre dernière étude « La Vie Happy – changer les comportements pour changer le monde », car elle démontre la capacité des pouvoirs publics à construire un projet de société attractif qui engage toute la population. Les exemples de Kamikatsu et de San Francisco, même si diamétralement opposés en termes d’échelles et d’impacts, ont un point commun : celui de proposer une vision collective et mobilisatrice capable de changer les comportements des citoyens vers des modes de vie plus durables !