De nouvelles réglementations sont entrées en vigueur dans la ville-région du nord de l’Allemagne. L’administration s’est fixée pour objectif de devenir un modèle en matière de gestion écologique des approvisionnements et des passations de marchés publics. Elle vient en effet de mettre en pratique son Guide pour un approvisionnement écologique, un document de 130 pages qui expose en détail les standards écologiques à adopter par tous les services de la ville en matière d’achats responsables : acquisition d’appareils, de systèmes d’éclairage, d’articles d’hygiène, d’équipements informatiques et de bureaux, jusqu’au modes d’utilisation des équipement de transport, en passant par le choix des textiles des uniformes. Les achats trop polluants ou trop gourmands en ressources ne pourront plus être achetés avec l’argent du contribuable à Hambourg. Le guide énumère une courte liste de produits à éviter dans les administrations : capsules de café, bouteilles, couverts et assiettes en plastique jetable, désodorisants d’intérieur, produits chlorés… Les acheteurs de l’administration publique sont désormais invités à s’interroger sur le coût et l’impact environnemental de l’acquisition d’un produit sur tout son cycle de vie, de sa production à son élimination. Si l’initiative a emporté un large consensus, les porteurs du projet ont néanmoins prévu des aménagements pour les achats inférieurs à 500 ou 1000 euros, par crainte d’une bureaucratie trop lourde. Et les alternatives sont au rendez-vous : la ville a remplacé l’achat d’eau minérale par l’installation de fontaines à eau reliées au réseau. Elle a également initié l’acquisition de flottes de vélos et le financement de l’abonnement aux transports en commun pour les agents de la ville, en alternative aux véhicules de fonction. Ces mesures sont conçues pour ne pas générer de surcoût à moyen terme : Jan Dube, porte parole de la ville sur les questions environnementales et énergétiques explique : « le guide table sur des économies réalisées en énergies et en consommations intermédiaires pour compenser l’éventuel surcoût de certains achats plus écologiques ». La liste de produits recommandés et interdits est destinée à s’allonger dans les mois à venir. Les prérogatives futures s’attacheront à intégrer, au delà des questions écologiques, des dimensions sociales et durables, informe M. Dube, « les prochaines recommandations s’intéresseront aussi aux conditions de fabrication des produits ». La portée de ces décisions est significative. Deuxième ville d’Allemagne en terme de population avec 1,8 millions d’habitants, Hambourg est aussi la plus riche : chaque année, 250 millions d’euros sont dépensés en biens et services par la ville. Hambourg met ainsi en oeuvre son cap écologique avec le soutien du parti Les Verts, en coalition locale depuis 2008 avec le CDU, le parti chrétien-démocrate.