Alors que la conjoncture économique laissait présager le contraire, la consommation des Français en produits issus d’agriculture biologique progresse. La neuvième édition du baromètre de l’Agence Bio confirme bien le dynamisme du bio. Sur l’année 2008, 44 % des Français ont consommé au moins une fois par mois un produit bio. Les acheteurs de bio se distinguent par leur fidélité (ils consomment des produits bio depuis 9 ans en moyenne), mais ils sont également de plus en plus nombreux à consommer ce type de produits – 21 % des consommateurs de bio le sont depuis moins de 2 ans. Cette fidélité n’est pas commune en Europe. Au cours de l’année 2008, le marché du bio anglais, pourtant très prospère depuis une dizaine d’années, a connu une très forte baisse et de nombreux experts ont invoqué les effets de la crise financière pour expliquer cette chute : selon un récent rapport, le marché de l’alimentation bio représente outre-Manche 1,6 milliard de livres mais 48% des acheteurs de bio annoncent qu’ils vont réduire ou même stopper leur consommation de produits bio en 2009.
A l’inverse, alors que les Français cherchent à maîtriser au mieux leur consommation en traquant le gâchis et le marketing superflu, le bio (loin d’être abandonné ou relégué au rang du superflu) est plébiscité par les consommateurs : 74% d’entre eux déclarent même avoir l’intention de maintenir, voire d’augmenter pour 22%, leurs achats de produits bio dans les 6 mois suivant l’enquête. Mieux encore : 38% souhaitent pouvoir manger bio dans leur restaurant d’entreprise, 42% au restaurant et 78% veulent que leurs enfants puissent manger bio à la cantine (en étant prêts à payer 6% de plus en moyenne). La raison de cette fidélité ? Les consommateurs voient dans le bio une solution d’avenir face aux problèmes environnementaux (76 %) et pensent qu’il faut développer ce type d’agriculture (à 86 %). Et les raisons d’achat restent les mêmes qu’en 2007, avec la santé en tête devant les considérations environnementales. Pour expliquer cette croissance et ce dynamisme du bio malgré la crise, certains analystes avancent l’idée que la crise financière et économique pourrait bien en cacher une autre : celle de la surconsommation.