Après la vague de neige qui a fait craindre, dans l'hexagone, pour les stocks de sel et le déneigement des routes, la fédération d'associations écologistes France Nature Environnement (FNE) rappelle que le salage systématique brûle le feuillage des végétaux, provoque un dessèchement au niveau des racines ou affecte les propriétés des sols, telles que leur perméabilité. Elle souligne aussi que plusieurs pays, comme l'Autriche ou la Finlande, limitent l'épandage de sel dans l'environnement : au Japon, des techniques innovantes sont utilisées pour réchauffer la route pour faire fondre la neige, par géothermie (grâce à la chaleur du sol) ou avec de l'électricité d'origine éolienne. En France, à l'inverse, l'utilisation de sel va croissant car on veut de plus en plus que les routes soient utilisables tout le temps, et sans délai, selon les professionnels : l'hiver 2009-2010 avait ainsi établi un record avec 1, 9 million de tonnes de sel déversées sur les routes françaises, et ce record risque d'être encore battu cette année… Et FNE de rappeler qu'il existe d'autres alternatives au salage comme la limitation des déplacements par temps de neige, le développement de l'utilisation des pneus neige ou encore un "traitement mécanique" (plutôt que chimique) avec l'utilisation, par exemple, de sable. Pour Mario Marchetti, chargé de recherches au laboratoire régional des Ponts et Chaussées (LRPC) de Nancy, interrogé par France 2, la solution pour mieux protéger l'environnement tient plutôt, sans doute, à une "adaptation de nos sociétés, pour mieux accepter, l'idée, par temps de neige, d'une altération du fonctionnement de notre tissu économique". C'est aussi le choix fait par certaines stations de sports, d'hiver au positionnement résolument écologique, comme Corrençon-en-Vercors, qui choisissent désormais de ne plus saler, soignant ainsi leur image de "petit village sous la neige".